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Le plan d'urgence atteint 110 milliards d'euros, plus de deux fois le montant initial

(Reuters) - Le gouvernement a plus que doublé jeudi le montant de son plan de soutien à l'économie afin de limiter les conséquences de la plus importante récession dans l'Hexagone depuis 1945, au prix d'une explosion du niveau de la dette et des déficits publics.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par Bertrand Boucey, Leigh Thomas, Jean-Michel Bélot | Mis à jour le 31-12-2020 10:01:00 | Publié le 10-04-2020 10:25  Photo : (c) Shutterstock - image d'archive  
Le plan d'urgence atteint 110 milliards d'euros, plus de deux fois le montant initial

Dans un entretien au quotidien Les Echos, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé que ce plan de soutien serait porté à 110 milliards d'euros, soit plus de 4% du produit intérieur brut (PIB), contre 45 milliards initialement prévus, en additionnant la totalité des mesures budgétaires et de trésorerie en faveur des entreprises.

"Ces chiffres pourront encore évoluer car la situation économique et le besoin de soutien des entreprises changent rapidement. Nous mettons tout en œuvre pour sauver nos entreprises », a souligné Bruno Le Maire.

Le gouvernement va examiner mercredi en conseil des ministres un projet de loi de finances rectificative qui repose sur une hypothèse de contraction de 6% du PIB cette année, la plus violente depuis la Seconde Guerre mondiale, en raison de l'épidémie de coronavirus.

Alors que des pans entiers de l'économie sont à l'arrêt et que les dépenses publiques s'envolent, le déficit public devrait atteindre 7,6% du PIB cette année, précise dans la même interview le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

Il représenterait ainsi près du double du déficit de 3,9% prévu en mars dernier et dépasserait le record de 7,2% atteint par la France en 2009, pendant la crise financière mondiale.

"Pour le seul périmètre de l'Etat, nous serons à plus de 170 milliards d'euros de déficit budgétaire alors que nous avions prévu 93 milliards en loi de finances initiale », ajoute Gérald Darmanin, qui table désormais sur une baisse de 37 milliards d'euros des recettes fiscales.

Les dépenses exceptionnelles consacrées au système de santé et à son personnel passeront pour leur part de deux à sept milliards.

A lire : Récession : quels effets sur l'économie et notre quotidien ?

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La dette publique à 112% du PIB cette année

Le gouvernement table désormais sur une dette publique de 115% du PIB à la fin de l'année, soit 14 points de plus que ce qui était prévu initialement. Quant à l'inflation, elle tomberait à 0,5% cette année en raison de la chute des prix du pétrole.

Concernant le soutien aux entreprises, Bruno Le Maire souligne que certains secteurs comme le tourisme, l'aéronautique, ou l'automobile « demanderont des plans spécifiques à la sortie de la crise ».

"L'Etat apportera très rapidement son soutien à Air France, sous la forme la plus adaptée », ajoute-t-il, estimant que les pertes de la compagnie « se chiffrent à plusieurs milliards d'euros par mois ».

Les entreprises françaises - notamment les PME - sont très nombreuses à bénéficier des mesures gouvernementales portant sur des reports et des remises d'impôts et de charges sociales, un dispositif qui représente une grande partie des dépenses publiques engagées depuis le confinement mis en place le 17 mars dernier.

Elles ont également largement souscrit au dispositif sur le financement par l'Etat du chômage partiel, qui concerne actuellement près de sept millions de salariés pour un coût de plus de 20 milliards d'euros, plus du double de l'estimation de 8,5 milliards avancée par le gouvernement à la mi-mars.




A lire : Du krach boursier à la crise économique : quel mécanisme ?

Le choix de l'endettement est provisoire pour atténuer l'impact économique de l'épidémie de coronavirus et « il faudra faire des efforts » pour réduire la dette de la France une fois cette crise sanitaire passée, a déclaré vendredi Bruno Le Maire.

"Entre des milliers de faillites et la dette, nous avons choisi la dette », a expliqué sur Europe 1 le ministre de l'Economie. « Cet endettement doit être provisoire et nous devons le plus rapidement possible, dès que l'économie pourra redémarrer, réduire cette dette », a-t-il poursuivi. « A la sortie de cette crise il faudra faire des efforts, le redressement sera long et il passera par le désendettement du pays."





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