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La fermeture des restaurants et les confinements imposés aux commerçants sont en train de se répercuter sur le niveau des loyers commerciaux dans la capitale, tandis que l'immobilier de bureaux amorce une transition.
Le phénomène de cette forte baisse de loyers tient à plusieurs facteurs. Avec une activité commerciale au plus bas, la demande chute et les bailleurs doivent baisser leur loyer pour trouver un locataire. En parallèle, certains commerçants ont déjà malheureusement tiré le rideau et quitté leurs locaux, ce qui fait augmenter l'offre disponible. Enfin, l'impact de la crise sanitaire est tel que les commerçants et restaurateurs en place n'ont pas d'autres choix que de renégocier leur loyer à la baisse. Un certain nombre de propriétaires qui s'y refusaient à la sortie du premier confinement doivent se rendre à l'évidence : soit ils baissent le loyer, soit leurs occupants vont faire faillite, ce qui les privera de toutes manières de loyers durant toute la procédure de liquidation. La baisse de loyer concerne a priori surtout les artères très commerçantes, telles que la rue de Rivoli, désertée par les touristes et les clientèles d'affaires. Selon Cushman & Wakefield, la baisse y serait de l'ordre de 15 à 20 %. À terme, il n'est pas exclu que d'autres artères « premium », qui dépendent de la clientèle internationale, voient leurs loyers baisser de 30 %. Cela pourrait être le cas des Champs-Élysées, de Saint-Germain-des-Prés, du Faubourg Saint-Honoré ou encore du quartier de l'Opéra. Les loyers sont, en effet, corrélés au chiffre d'affaires des commerçants. Or, une partie d'entre eux avait déjà souffert des manifestations hebdomadaires des gilets jaunes en 2018, puis de la grande grève de fin 2019, notamment ceux implantés sur les artères premium et dans les quartiers dynamiques. La crise du coronavirus, dont on ne voit pas encore l'issue, pénalise durablement leur activité, certains commerçants parisiens n'ayant pas pu réaliser une année « normale » depuis 2017.
Selon Knight Frank France, 2020 devrait être « la pire année pour l'immobilier de bureaux » depuis au moins 20 ans. Mais contrairement aux commerces, qui subissent de plein fouet les effets d'une crise que nous espérons transitoire, l'épidémie ne fait qu'accélérer des transformations déjà enclenchées auparavant. L'essor du télétravail, la demande de flexibilité des entreprises et la multiplication des sites de travail sont en train de modifier la demande. L'immobilier parisien de bureaux pourrait donc amorcer un nouveau cycle. D'après Knight Frank, « le critère de réduction des coûts prendra, comme lors des crises précédentes, plus d'importance. Mais la nature tout à fait inédite de la crise du coronavirus, combinée à l'accélération rapide des changements de mode de vie et de travail, laisse penser que le marché des bureaux ne se relèvera pas de la même façon que par le passé ». Paris pourrait perdre de son attractivité à la faveur de centres multiples en Île-de-France, ce qui laisserait le champ libre à la transformation de bureaux obsolètes en logements. Dans ce contexte, la rentabilité des SCPI de bureaux et de commerces pourrait se dégrader dans les mois qui viennent.
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