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Selon une étude de l'assureur, les Français ont le niveau de culture financière le plus « faible » parmi 7 pays étudiés. L'écart de connaissances entre les hommes et les femmes est « considérable ».
Dans sa première édition du « Rapport Allianz sur les ménages », l'assureur a souhaité mener une étude portant sur « les expériences en matière de revenus, de consommation, d'épargne et d'investissement, de connaissances financières et de culture du risque pendant la période du COVID-19 ». Elle a été conduite auprès de 1000 personnes dans 7 pays : France, Allemagne, Autriche, Italie, Suisse, Espagne et États-Unis. L'étude s'est notamment attachée à mesurer le degré de connaissances des particuliers en matière d'économie et de finance. Les personnes interrogées ont dû répondre à 4 questions ayant pour objectif de mesurer leurs compétences financières en faisant appel à du calcul, ainsi qu'aux notions d'intérêts, de comptabilité et d'inflation. Le bilan est inquiétant. L'étude conclue à un niveau « terriblement bas » dans les 7 pays : seules 28,5 % des personnes interrogées ont répondu correctement aux quatre questions. Parmi eux, la France enregistre le score le plus bas, avec moins d'une personne sur 5 ayant correctement répondu (19,2%). Un niveau loin derrière celui de tous les autres pays, chacun enregistrant plus de 30% de bonnes réponses à l'exception de l'Espagne (22,1%).
L'étude s'alarme particulièrement de l'écart considérable qui existe entre la culture financière des hommes et celle des femmes, tout en rappelant que celle-ci est acquise « par l'expérience » car rarement enseignée à l'école. Dans tous les pays, l'écart entre les sexes est important (de 7,7 points aux États-Unis à plus de 20 points en Italie). Là encore, la France arrive dernière du classement, à niveau particulièrement bas : seules 11,5% des femmes ont répondu correctement aux 4 questions, là où 28% des Autrichiennes ou 24% des Italiennes ont fait un sans-faute.
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Si plus de la moitié des personnes interrogées pensent que les effets de la pandémie constituent « l'événement économique le plus important de leur vie », les femmes et les plus jeunes déclarent beaucoup plus touchés par la crise. 37,5% des Millenials* et 32,8% des femmes expriment ainsi avoir vu leurs revenus baisser (contre 27,2% en moyenne). Une nouvelle fois, c'est la France qui enregistre la plus forte disparité entre les sexes, avec plus de 14 points de différences. « L'énorme écart entre les hommes et les femmes en matière de culture financière est alarmant », explique Patricia Pelayo Romero, auteure du rapport. « La culture financière est un facteur déterminant qui explique pourquoi un pan de la population est mieux à même de faire face au choc [de la pandémie, NRDL] que d'autres. La conjonction d'un faible niveau de culture financière et d'un impact financier plus important constitue le terreau parfait d'une récession féminine (« she-cession ») ».
L'étude d'Allianz souligne que les personnes qui disposent d'une culture financière moindre sont les plus enclines à épargner dans les produits les moins rentables, voire même à investir sur les supports les plus risqués tels que les cryptomonnaies (11,6%). Ce manque de connaissances empêche les épargnants de placer leurs économies en connaissance de cause, et peut même les exposer à des arnaques financières. « La culture financière fait une réelle différence », commente Arne Holzhausen, co-auteur de l'étude. « En période de taux d'intérêt réels négatifs, l'actif jugé le moins risqué enregistre des performances négatives. Les épargnants avertis savent comment éviter ce piège. » Les auteurs de l'étude concluent que ce sujet devrait être pris à bras-le-corps par les pouvoirs publics. « Les niveaux terriblement faibles de culture financière et de culture du risque doivent inciter les responsables politiques et le secteur de la finance à prendre des mesures », indique Patricia Pelayo Romero. « L'environnement d'investissement était déjà délicat avant que la crise sanitaire ne touche de plein fouet les économies et les marchés. Il l'est encore plus aujourd'hui. Faute de connaissances solides, nombre de ménages sont condamnés à prendre de mauvaises décisions sur le plan financier, avec des conséquences dévastatrices pour leurs finances à venir. Alors que les décideurs politiques devraient trouver des moyens d'intégrer la pédagogie financière dans les programmes scolaires standard, le secteur financier devrait redoubler d'efforts pour proposer des produits simples et faciles à comprendre. »
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Annonce Le saviez-vous ? Comment fonctionnent la retraite et la prévoyance en Suisse ? En matière de retraite et de prévoyance, le système français est différent du système suisse. Là-bas, un système de des trois piliers permet de préparer la retraite et se protéger contre les aléas de la vie. Le premier pilier et celui des assurances vieillesse et survivant (AVS) et assurance invalidité (AI). Ce système est obligatoire pour toutes les personnes qui travaille en Suisse, qu’elles résident dans le pays ou non. On peut y ajouter des prestations complémentaires, destinées À pourvoir à une aide financière et matériel lorsque les revenus ne suffisent plus à assumer les besoins minimums. Le deuxième pilier celui de la prévoyance professionnelle (LPP). Il est financé au travers de cotisations versées par les salariés et les employeurs. On pourrait le comparer à l’épargne salariale française ou au PER, puisqu’il permet de bénéficier d’une rente ou un capital au moment de la retraite. Il est cependant obligatoire à partir d’un certain niveau de salaire. Enfin, le troisième pilier est celui de la prévoyance facultative. Les deux premiers piliers permettent de couvrir seulement 60 % des revenus au moment du départ à la retraite. Cette prévoyance est destinée à couvrir tout ou partie des 40 % restants. Tout au long de la vie professionnelle, chacun peut épargner à son rythme. Certains dispositifs peuvent aussi permettre de donner lieu à des avantages fiscaux. Ces trois principes sont inscrits dans la Constitution helvète.