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77% des Français estiment avoir trop peu de connaissances sur les questions financières

C'est un véritable gâchis : d'un côté les livrets d'épargne font discrètement perdre en pouvoir d'achat, et de l'autre les particuliers pensent qu'ils doivent se débrouiller seuls pour préparer leur retraite. Mais leur manque de connaissances financières les empêche de faire des choix en matière d'épargne, tout en les maintenant captifs des banques.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par Y.T. et C Courvoisier | Mis à jour le 31-12-2020 09:39:00 | Publié le 27-03-2019 11:43  Photo : (c)Pixabay  
77% des Français estiment avoir trop peu de connaissances sur les questions financières

L'éducation financière : un enjeu de société

Que ce soit pour gérer un budget au quotidien, épargner, préparer sa retraite ou comprendre les mécanismes de l'économie, la maîtrise de notions financières de base est indispensable. Malheureusement, les Français déclarent régulièrement ressentir un manque de connaissances sur le sujet quel que soit leur niveau d'études. Difficile d'imaginer comment cela peut ne pas les pénaliser dans leurs choix. Ce ressenti attise d'autant plus la méfiance à l'égard du monde financier, considéré pour beaucoup comme trop opaque.

Pire, chaque année des particuliers tombent sur des personnes peu scrupuleuses qui profitent de leurs méconnaissances pour les faire investir dans des produits risqués. L'Autorité des Marchés Financiers alerte par exemple régulièrement sur des sites Internet non autorisés qui proposent des investissements dangereux (plateformes de trading...).

En 2016, les pouvoirs publics ont mis en place une stratégie nationale d'éducation économique, budgétaire et financière. L'ambition était de permettre à chacun de disposer de meilleures compétences pratiques dans les domaines financiers et économiques. Après deux ans d'action, la Banque de France, qui a été désignée « opérateur national de cette stratégie », vient de publier une enquête sur l'éducation financière du public.

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Des Français qui se considèrent encore trop peu informés

Les résultats de cette étude, réalisée auprès de plus de 2000 personnes par Audirep, marquent la nécessité de poursuivre les efforts en matière d'éducation financière pour tous.

Car le résultat est détonnant : près de 8 personnes sondées sur 10 estiment avoir une connaissance moyenne ou faible sur les questions financières.

60 % des personnes interrogées indiquent qu'elles ne maîtrisent pas l'effet de l'inflation sur leur pouvoir d'achat ou le calcul d'un intérêt sur un placement. Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que les Français continuent à placer de l'argent sur les livrets A ou les fonds en euros des assurances-vie, alors même que les taux de rémunération sont inférieurs à l'inflation.

L'effet est désastreux : leur épargne perd inévitablement son pouvoir d'achat. Un résultat invisible mais bien réel, et surtout contradictoire leur objectif : d'après une étude récente, 65% des Français pensent en effet qu'ils vont devoir préparer leur retraite eux-mêmes.

L'étude publiée par la Banque de France révèle également que 43 % des personnes interrogées ont le sentiment de ne pas disposer d'informations suffisamment fiables et neutres pour gérer efficacement leur budget. Moins de 1 sur 3 considère disposer de sources d'information utiles et compréhensibles sur les débats économiques.




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L'argent reste un sujet tabou en France

Selon les résultats de l'étude d'Audirep, près de 80% des Français n'aiment pas discuter de leur situation financière avec des gens qu'ils connaissent bien. Le manque ressenti d'informations neutres conjugué au refus de parler d'argent avec les proches font que les Français restent captifs des grands établissements bancaires.

Ceux-ci proposent pourtant de moins en moins de produits d'épargne intéressants. Au-delà des livrets A, le PEL (Plan d'épargne Logement), le LDDS (Livret Développement Durable et Solidaire) sont devenu inintéressants car eux aussi font perdre de l'argent. De même, la plupart des livrets bancaires offrent bien souvent les pires conditions pour les épargnants : des taux d'intérêt proches de zéro, et une rémunération annuelle fiscalisée.

Restent les placements (SCPI, assurances-vie multisupports, fonds d'investissement, bourse...), souvent plus risqués et pour lesquels de nombreuses banques ne proposent que des produits « maison », privant l'épargnant de la comparaison nécessaire des produits du marché.

Pourtant, 63 % des Français interrogés déclarent avoir confiance en leur banque, et une part non-négligeable d'entre eux explique avoir été influencée dans sa souscription par les informations fournies par leur conseiller bancaire.

Cette enquête confirme la nécessité de poursuivre et renforcer l'éducation financière, économique et budgétaire à tous les niveaux, tout en développant l'intérêt des particuliers pour ces sujets.





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