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Selon les données de l'INSEE, la récession est forte, mais moins que prévu. Le 2ème semestre semble envoyer des signaux positifs malgré les restrictions.
Selon l'INSEE, le PIB* français a baissé de 8,3 % en 2020. Le recul de l'économie française est massif et il s'agit de la pire depuis 1945. Mais si la récession* est bien là, elle n'a pas été aussi forte qu'anticipé : les premières prévisions prévoyaient un recul de 11%. Ces chiffres pourraient encore évoluer avant leur publication définitive en mai prochain. Bien que peu réjouissantes a priori, les données de l'institut cachent des points positifs. Vu dans son ensemble, l'année 2020 paraît catastrophique. Mais si l'on regarde l'évolution des chiffres au fil des restrictions, l'économie tend même à se redresser malgré la poursuite de la crise sanitaire. L'image qui se dessine est donc celle d'un scénario en « W », une chute précédant une reprise avant une nouvelle baisse, et ainsi de suite. Ainsi, « la perte d'activité » a été fortement marquée par le premier confinement (-18,8% au deuxième trimestre) et beaucoup moins par le deuxième (-5% au quatrième trimestre). Une partie de l'économie semble prête à repartir rapidement : le 3ème trimestre, qui a vu la levée de la majorité des restrictions, a été marqué par un rebond du PIB de 18,5%. De même, l'économie n'a ralenti « que » de 1,3% sur les 3 derniers mois de l'année, malgré les couvre-feu et le second confinement. Ces chiffres permettent toutefois de mesurer les fortes conséquences économiques à court terme des confinements imposés au printemps et à l'automne. Nul doute que ces informations pèsent dans la balance, à l'heure où un 3ème confinement est discuté. D'autant que plus la crise dure, plus les signaux positifs risquent de se dégrader. Un des biais d'analyse est aussi que ces données ne reflètent pas les conséquences économiques à long terme. Les faillites d'entreprises et les plans sociaux liés à la baisse d'activité ne seront connus que plus tard. Tout comme les possibilités de reprise des échanges internationaux, si précieux pour le France, premier pays touristique du monde avant la crise.
Entre mars et mai, la mise à l'arrêt du pays s'est traduite par une chute de la consommation de 11,6 %. Elle a ensuite rebondi de 18,2% entre juin et septembre, avant de reculer à nouveau au dernier trimestre du fait des nouvelles restrictions (-5,4%), malgré des contraintes moins strictes. Les ménages ont toutefois pu se rattraper sur la fin de l'année : en décembre, leurs dépenses ont dépassé celles de la même période de 2019. Selon l'INSEE, la consommation a pu en partie rebondir grâce à la réouverture des magasins avant la période de Noël et au décalage du « Black Friday ». « Ce rebond est principalement porté par la consommation de biens fabriqués (+9,8% par rapport à décembre 2019) (...) et dans une moindre mesure par la consommation alimentaire (+0,7%) », explique l'institut. Les produits qui ont le plus profité du rebond sont les vêtements, les parfums ainsi que les jeux et jouets.
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Si la chute d'activité n'a épargné aucun secteur au premier semestre, le second est marqué par des chiffres encourageants. La production a fortement rebondi au 3ème trimestre et s'est globalement maintenue en fin d'année malgré le deuxième confinement. L'année se solde néanmoins par une baisse globale de 8,6%. Les exportations ont été peu pénalisées par les restrictions au second semestre, poursuivant leur redressement. Elles sont notamment entraînées par des « secteurs porteurs », comme « le matériel de transport et la pharmacie », indique l'INSEE. A l'inverse, la limitation des déplacements a permis de réduire les importations de pétrole. Le volume des échanges reste néanmoins inférieur à ceux d'une période normale. L'acquisition de biens durables a également continué de progresser (+2,4% après +24% au troisième trimestre), ne semblant « pas véritablement affectée par le deuxième confinement à la différence notable du premier », explique les statisticiens. Ces bons chiffres sont en particulier portés « par un nombre particulièrement élevé de transactions immobilières, probablement en raison d'un effet de rattrapage des trimestres précédents ». L'intégralité de l'analyse de l'INSEE est disponible ici.
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A propos de l'auteur Hélène Rossi est rédactrice spécialiste des finances personnelles, de l'assurance et l'économie.