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Une crise financière éclatera avant 2025, d'après les investisseurs institutionnels

Le spectre d'une nouvelle crise ne semble pas s'éloigner. Selon une étude de Natixis IM, 83% des grands investisseurs s'attendent à une crise financière d'ici 2025, voire même 2023. Pour autant ces anticipations ne modifient pas leurs stratégies d'investissement.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par Céline Dulary | Mis à jour le 31-12-2020 09:36:00 | Publié le 18-12-2019 12:01  Photo : © Shutterstock  
Une crise financière éclatera avant 2025, d'après les investisseurs institutionnels

Une conjoncture internationale qui ne rassure pas

Plus de 10 ans se sont écoulés depuis la pire crise économique et financière qu'ait connue le monde depuis la Grande Dépression des années 1930. Très régulièrement, investisseurs et professionnels prédisent la prochaine crise, qui semble pour la plupart inéluctable. L'important ne serait pas de savoir si elle va bien arriver, mais quand elle va arriver.

Selon une étude menée par Natixis IM auprès de 500 fonds d'investissement et assureurs sur 4 continents, 83% des investisseurs institutionnels pensent qu'elle interviendra avant 2025, voire même 2023 pour 69% d'entre eux.

Les sources potentielles d'inquiétude ne manquent pas pour 2020. A commencer par le niveau de la dette publique, cité par près de 9 investisseurs sur 10. La volatilité accrue sur les marchés, les taux historiquement bas qui maintiennent les économies sous perfusion sans pouvoir enrayer le ralentissement mondial et les tensions politiques et commerciales sont aussi mentionnés comme facteurs de risques. Certains investisseurs évoquent également les bulles créées sur certains actifs, comme le private equity ou l'immobilier.

Pour 64% des répondants, les élections américaines de 2020 seront une source de volatilité accrue sur les marchés financiers. Les problèmes d'ingérence étrangère devenant également un problème pour près de 7 investisseurs sur 10.

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Une volatilité accrue et un risque d'anticipation qui pourrait déstabiliser les marchés

Pourtant, 2019 n'aura pas été une mauvaise année financière. Les indices principaux ont enregistré des hausses importantes, le Dow Jones affichant +21%, le Nasdaq +30% et le CAC 40 et l'EuroStoxx50 +25% depuis le début de l'année.

Mais la fin d'année 2018 avait été éprouvante sur les marchés, avec un mois de décembre particulièrement contre-performant. Le Dow Jones avait enregistré son plus mauvais mois depuis la Grande Dépression, le CAC 40 avait plongé de 11%. Ce contraste ne peut que remémorer que le climat reste instable et que les choses peuvent vite basculer.

Pour 2020, l'étude de Natixis IM révèle que 77% des investisseurs redoutent une plus grande volatilité sur les marchés actions et 62% sur les marchés obligations. Or, ces grands investisseurs représentent la somme colossale de 15.000 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Au-delà de la finance et de l'économie, n'oublions pas que les évolutions boursières tiennent aussi à la psychologie et aux anticipations de ces investisseurs. Si la majorité craint une chute des cours et agit en conséquence, la baisse peut vite devenir une réalité et enclencher un effet boule de neige.

Les investisseurs soulignent d'ailleurs cet aspect du risque d'anticipation, mais à travers leurs craintes concernant les comportements des petits porteurs. 75% des institutionnels s'inquiètent ainsi de la réaction des particuliers face aux risques accrus, qui pourraient les amener à vendre massivement leurs actifs par peur d'une baisse. Un comportement qui pourrait précisément amorcer un mouvement baissier. Selon près de 8 investisseurs institutionnels sur 10, « les particuliers ne comprennent pas leur propre tolérance au risque » et ont « des attentes de rendement irréalistes. »




46% des investisseurs interrogés pensent que le cours des crypto-actifs va baisser fortement. Connu pour sa volatilité puisqu'il reste purement spéculatif, le Bitcoin s'est envolé en 2019, passant les 10.000 dollars cet été.

Les institutionnels ne comptent pas changer de stratégie

Malgré les craintes exprimées, les institutionnels ne comptent pas changer leurs stratégies d'investissement en profondeur. Ils déclarent continuer à investir notamment sur les taux, les actions et les actifs alternatifs comme l'immobilier et le private equity.

Ils déclarent cependant privilégier la gestion active, qui consiste à choisir ses supports de façon très sélective. La gestion passive, c'est-à-dire l'investissement dans des fonds indiciels dont l'objectif est de reproduire la performance d'un indice (ETF), présente même un risque à leurs yeux. Pour 64% des répondants, elle amplifierait la volatilité des marchés.

Pour les particuliers, dans ce contexte d'accroissement des risques et d'anticipations assez négatives, il vaudra mieux rester prudent en 2020 en diversifiant ses investissements.

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