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Malgré la crise sanitaire, les fondamentaux économiques sont préservés. Le potentiel de rebond reste fort, une fois que les restrictions seront levées.
Qui aurait pu deviner, il y a seulement un an, que 2020 serait l'année de la pire récession* depuis la Seconde Guerre mondiale ? La crise sanitaire, et surtout les restrictions qui l'ont accompagnée tout au long de l'année, ont considérablement ralenti l'économie mondiale. La France ne fait pas exception. Mais la nature de la crise économique que nous vivons est singulière. Ce qui permet d'être optimiste quant aux possibilités d'une reprise rapide. Les précédentes crises venaient de l'économie ou de la finance elles-mêmes. Lors de la crise des subprimes de 2008, ce sont les excès de la finance qui ont fragilisé puis déstabilisé le système dans son entier. A partir de 1929, la Grande Dépression a été engendrée par l'accumulation d'une surproduction industrielle ainsi que par le recours excessif à la spéculation boursière à crédit. La crise que nous vivons est très particulière, car elle est « exogène ». C'est-à-dire qu'elle repose sur des phénomènes extérieurs à l'économie. Cela ne l'empêche pas d'en subir fortement les conséquences. En l'occurrence, les difficultés économiques sont directement liées aux restrictions qui se sont imposées dans nombreux États pour freiner la propagation du virus : fermetures, ralentissement des échanges mondiaux...
En France, si l'on regarde les choses dans leur ensemble, les particularités de cette crise font que les ménages n'ont pas perdu de pouvoir d'achat. Au contraire, ils n'ont jamais tant épargné. Les faillites d'entreprises restent encore rares, même si un « effet de rattrapage » n'est pas à exclure dans les mois qui viennent. Si évidemment de nombreux secteurs souffrent, notamment l'hôtellerie-restauration et l'évènementiel, la bonne nouvelle est que les consommateurs se tiennent prêts à reprendre leurs habitudes dès que les restrictions seront levées. Cette reprise de la consommation pourra être facteur d'un fort rebond économique. Malheureusement, le sort de beaucoup d'artisans, commerçants et entrepreneurs dépend de leur capacité financière à tenir sans pouvoir générer de chiffre d'affaires pendant ces longs mois de fermeture.
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Dans ce contexte, la majorité des institutions économiques prévoient un rebond pour 2021, après une chute du PIB* de 9% l'année dernière. Les projections de l'INSEE*, « prudentes et entourées d'incertitudes », estiment que la croissance française pourrait progresser de 3% au premier semestre puis 2% au second. La Banque de France table elle aussi sur un rebond de 5%, limité en début d'année par « une consommation des ménages encore contrainte » et dans l'hypothèse où « le déploiement généralisé de vaccins ne serait pleinement effectif que vers fin 2021 ». Dans ces conditions, l'institution n'entrevoit toutefois pas de retour au niveau économique de fin 2019 avant mi-2022. Dans le marasme ambiant, les perspectives économiques restent donc positives, à une nuance près : celle de la durée de la crise sanitaire. Car plus celle-ci sera longue, plus le potentiel de reprise sera fragilisé. Le succès de la reprise est donc intimement lié avec le succès de la campagne de vaccination.
A propos de l'auteur Hélène Rossi est rédactrice spécialiste des finances personnelles, de l'assurance et l'économie.