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La crise du coronavirus est d'une ampleur sans précédent. Au-delà du drame sanitaire qui se joue, elle aura probablement des conséquences durables sur l'économie mondiale. La France ne sera pas épargnée.
L'inquiétude a gagné les marchés financiers dès la semaine dernière. Le cours des actions a littéralement dévissé dans le monde entier. Le CAC 40, indice représentant la valorisation des 40 plus grandes entreprises françaises, a subi sa plus forte baisse historique. La crise financière amorcée va avoir des conséquences sur l'économie réelle, peut-être par la restriction probable des crédits bancaires comme en 2008. De grandes entreprises ont d'ores et déjà annoncé réduire leur activité : PSA et Michelin ferment progressivement leurs usines en Europe, Air France réduit ses vols de 90%. Ces annonces vont probablement amplifier la baisse du cours de leurs actions, puisqu'en plus de l'incertitude générale, elles laissent présager une baisse des profits pour les actionnaires. Avant même de subir les impacts de la crise financière, la crise sanitaire a des conséquences directes sur l'économie réelle. Le tissu des PME, TPE, commerçants et artisans est durement touché. L'épidémie impose la fermeture d'une grande partie de ces structures, ainsi que la mise au chômage partiel de leurs salariés. Ménages et entreprises confinés, la consommation et la production s'arrêtent brusquement. Beaucoup de sociétés et de travailleurs indépendants se trouvent déjà dans une situation délicate : ils ne génèrent plus de chiffre d'affaires, mais doivent continuer à payer leurs factures, leurs salariés et leurs charges. Sans trésorerie, ils peuvent rapidement se retrouver en faillite. D'autant qu'une partie de ces structures avait déjà été fragilisée par le mouvement des gilets jaunes puis par les grèves de décembre 2019 (hôtels, restaurants, petits commerçants des secteurs touristiques...).
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En Europe, différents États ont annoncé injecter de l'argent pour lutter contre le virus, soutenir leur économie et limiter la perte de croissance. L'Italie débloque 25 milliards d'euros. L'Allemagne dit mettre à disposition 550 milliards d'euros de prêts. En France, un plan de relance est en préparation et des mesures d'urgence ont été prises (chômage partiel, prise en charge d'indemnités journalières pour les parents devant rester à la maison faute d'école, report du paiement des charges pour les entreprises...). Le gouvernement a annoncé que dans un second temps, d'autres mesures seraient prises pour relancer l'économie. Les premières pistes évoquées sont l'accélération de la baisse du taux d'impôt sur les sociétés (encore faut-il que les entreprises génèrent du profit pour en bénéficier) et le soutien aux entreprises secteurs les plus touchées. Une politique industrielle devrait être engagée pour rapatrier certaines activités stratégiques (production de médicaments...). Mais la note risque d'être salée pour les finances publiques. Selon Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, le coût de cette crise va se compter en « dizaine de milliards d'euros ». Jean Pisani-Ferry, ancien conseiller économique d'Emmanuel Macron, a déclaré au journal Le Monde que l'ensemble des mesures pourrait coûter environ 30 milliards d'euros. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur et ancien ministre des Finances, a indiqué sur BFM Business que « l'Union Européenne anticipe une récession sur 2020 », avec un impact sur la croissance de l'ordre de 2 à 2,5%.
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