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Depuis les débuts de l'euro, les Français auraient perdu de l'argent

Une étude réalisée par le Centre de Politique Européenne (CEP) révèle que la France et l'Italie seraient les deux pays à avoir perdu le plus d'argent depuis la mise en circulation de la monnaie unique. L'étude a été réalisée sur des hypothèses biaisées et les résultats ne peuvent donc être considérés comme scientifiques.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par Y.T. | Mis à jour le 14-03-2019 22:10:00 | Publié le 28-02-2019 14:16  Photo : © Pixabay  
Depuis les débuts de l'euro, les Français auraient perdu de l'argent

Une étude réalisée de façon empirique

Le CEP, un think thank allemand d'inspiration libérale, a mené une étude intitulée « 20 ans d'euro : perdants et gagnants, une enquête empirique » afin de mesurer les effets positifs ou négatifs engendrés par l'arrivée de l'euro sur la période 1999-2017.

Afin de fournir des résultats précis, l'étude imagine une évolution de la production de richesses (PIB) dans l'éventualité où chaque pays aurait conservé sa monnaie nationale. Le CEP imagine l'écart entre le PIB fictif et le PIB réel et conclue si chaque pays a gagné ou perdu de l'argent depuis les débuts de l'euro. Le CEP ajoute que l'influence des évènements économiques indépendants est mise de côté (crises économiques ayant secouées la zone euro, éclatement de la bulle internet en 2000).

Un think tank est un regroupement d'experts au sein d'une structure de droit privé, indépendante de l'État ou de toute autre puissance, et en principe à but non lucratif. L'activité principale d'un think tank est de produire des études et d'élaborer des propositions, le plus souvent dans le domaine des politiques publiques et de l'économie.

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Allemands, Néerlandais et … Grecs ont bénéficié de l'euro

L'Allemagne, sans surprise, ressort comme grand bénéficiaire de l'entrée en vigueur de la monnaie unique. Le pays a utilisé l'euro, indexé sur le Deutsche Mark et plus stable que celui-ci, pour pouvoir exporter ses produits à haute valeur ajoutée. Sur la période 1999-2017, le PIB a connu une hausse de 1893 milliards d'euros. Par rapport au scénario fictif dans lequel l'Allemagne aurait gardé le Deutsche Mark, le PIB par habitant a augmenté de 23.116 euros. Les Pays-Bas ressortent également comme grands vainqueurs de l'entrée en vigueur de l'euro avec une progression de 21 000 euros par habitant. Le bilan global à l'échelle de l'économie européenne est plutôt négatif.

Bien qu'elle ait été frappé de plein fouet par la crise économique du début des années 2010 qui avait failli mener à sa sortie de l'Union Européenne, la Grèce a également légèrement bénéficié de l'euro, par rapport au cas où le pays aurait conservé la drachme, puisque la richesse créée par habitant a progressé de 190 euros depuis 2001. L'économiste du CEP Matthias Kullas a précisé au journal Die Presse que « la Grèce a connu de réels gain de prospérité au début de la mise en place de l'euro mais que tout fut annihilé par la crise économique qui s'en est ensuivie ».




La France parmi les grands perdants

Comme toujours, là où il y a des gagnants, il y a forcément des perdants. L'écart constaté entre le scénario fictif et le PIB réel est négatif pour la France et l'Italie. Les deux pays ont perdu respectivement 3591 et 4325 milliards d'euros sur 20 ans, soit 55.996 euros par Français et 73.605 euros par Italien.
Les Portugais ont aussi connu une évolution négative avec une perte de 40 000 euros par habitant.



La dévaluation comme principale cause

Le Centre de Politique Européenne précise l'importance d'un outil de politique économique qui n'existe plus depuis l'adoption de l'euro : la dévaluation. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la France et l'Italie avaient souvent eu recours à la dévaluation du franc et de la lire pour soutenir leur compétitivité. Cependant, depuis la mise en circulation de la monnaie unique, dévaluer la monnaie ne se fait plus. Le CEP pointe la perte de vitesse des deux pays comme une cause directe de l'absence de réformes structurelles de l'économie.

Il faut garder à l'esprit que c'est une étude empirique qui n'a pas de valeur définitive. Dès lors qu'on change un paramètre de l'étude, les résultats peuvent différer. Un des biais flagrant concerne la mise à l'écart volontaire d'événements économiques importants. Personne ne sait par exemple comment les monnaies nationales telles que le franc ou la lire auraient résisté face à la crise de 2008.

La dévaluation a été utilisée la dernière fois en France en 1986, justement pour rééquilibrer la valeur du franc par rapport au mark allemand, et défendre les entreprises exportatrices.



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Commentaires (1)

Ce n'est pas avec l'euro qu'on a perdu beaucoup beaucoup de sous, mais avec la double peine ''immigration et délocalisation ''