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Dans un contexte géopolitique toujours plus tendu, la France intensifie son soutien à l'Ukraine en annonçant une nouvelle enveloppe d'aide militaire de 195 millions d'euros. Cette initiative, révélée par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, devrait puiser ses ressources dans une partie des intérêts générés par les avoirs russes gelés depuis le début du conflit. La décision s'inscrit dans la continuité des efforts européens pour maintenir l'assistance à Kiev, alors que le soutien américain s'est considérablement réduit depuis l'élection de Donald Trump.
Le ministre des Armées français a détaillé la nature de cette aide lors d'une interview accordée à La Tribune Dimanche. Selon ses déclarations, cette enveloppe de 195 millions d'euros sera principalement consacrée à la fourniture d'obus de 155 mm et de bombes planantes AASM, destinées à équiper les Mirage 2000 ukrainiens. Ces munitions de précision représentent un atout important pour les forces aériennes de Kiev, leur permettant d'améliorer significativement leurs capacités de frappe à distance. En parallèle, la France s'engage également à céder une partie de son matériel militaire plus ancien, notamment des chars AMX-10RC et des véhicules de l'avant blindé (VAB). L'objectif est clair : renforcer la capacité de l'Ukraine à résister, alors que le pays fait face à une pression constante sur son front oriental.
Mais qu'entend-on par une « utilisation des intérêts des avoirs russes gelés » ? Avant le déclenchement du conflit, la Banque centrale russe détenait des obligations en euros stockées chez le dépositaire bruxellois Euroclear, un acteur clé des transactions financières, explique le journal Les Echos. En 3 ans, ces obligations ont été remboursées et les intérêts accumulés atteindraient 185 milliards d’euros. Mais avec les sanctions, la Russie ne peut ni récupérer ces fonds ni vendre ses titres, estimés à environ 300 milliards de dollars. Or, Euroclear applique des frais sur ces dépôts, d'ordinaire pour éviter que les clients ne laissent trop longtemps de l'argent dormir sur leurs comptes. Selon le journal, le gel aurait ainsi généré environ 7 milliards d’euros de revenus pour 2024-2025. L’État belge taxe ces bénéfices et prévoit d’affecter 1,27 milliard d’euros à l’aide à Kiev. La Commission européenne devrait récupérer 3,5 milliards pour financer le soutien européen à l’Ukraine. L'utilisation des intérêts générés par les avoirs russes gelés pour financer l'aide à l'Ukraine n'est pas une initiative isolée : d’autres pays, comme le Royaume-Uni et les États-Unis, adoptent une approche similaire. Elle s'inscrit dans le cadre plus large des accords conclus au sein du G7 en 2024. En janvier, l'Union européenne avait déjà versé trois milliards d'euros à l'Ukraine dans le cadre d'un prêt notamment financé par ces avoirs gelés en Europe. Cette approche présente l'avantage de ne pas puiser directement dans les budgets nationaux des pays donateurs, tout en exerçant une pression économique supplémentaire sur la Russie. Cependant, elle soulève également des questions juridiques complexes, notamment sur le plan du droit international et des immunités étatiques.
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L'annonce de cette nouvelle aide française intervient dans un environnement international en pleine mutation. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le soutien américain à l'Ukraine s'est considérablement réduit, laissant planer des doutes sur la pérennité de l'assistance occidentale. L'arrêt récent de la fourniture de renseignements par les Américains a par ailleurs largement fragilisé la défense du pays. Face à ce désengagement, les pays européens cherchent à combler le vide laissé par Washington. L'initiative de mobiliser les intérêts des avoirs russes gelés envoie un signal fort, tant à Kiev qu'à Moscou. Elle s'inscrit également dans la lignée des récentes déclarations d'Emmanuel Macron, qui a évoqué la possibilité d'un engagement de forces européennes pour le maintien de la paix, suscitant un vif débat au sein de l'OTAN et de l'Union européenne.
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