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La réindustrialisation de la France est au cœur des préoccupations économiques et politiques du pays, marquant un tournant décisif après des décennies de délocalisation. Ce renouveau industriel s'accompagne d'investissements massifs, notamment dans les nouvelles technologies et les compétences humaines. Pour les investisseurs, cette transformation représente une opportunité unique de participer à la revitalisation du tissu industriel français, à condition de bien saisir les enjeux et les défis à venir.
Depuis plusieurs années, la France a entrepris un virage stratégique pour renforcer son secteur industriel, en particulier avec les plans France Relance et France 2030, deux initiatives majeures visant à repositionner la France comme un leader industriel en Europe. France 2030 prévoit un investissement de 54 milliards d’euros pour accompagner l’émergence de secteurs industriels innovants, tels que l’énergie verte, les batteries ou encore l’intelligence artificielle. L’objectif est de soutenir des projets qui permettront de décarboner l’industrie et d’accroître la compétitivité des entreprises françaises dans un contexte de transition énergétique mondiale.Selon Bpifrance, près de 7 000 projets ont déjà été déposés dans le cadre de ce programme, favorisant l’essor des startups et des PME industrielles, secteurs en forte croissance. En 2022, 76 nouveaux sites industriels ont été inaugurés, marquant une tendance positive vers une réindustrialisation durable. Cet élan industriel vise à redévelopper des chaînes de valeur locales tout en s’appuyant sur les technologies de pointe, avec une attention particulière portée à l'innovation verte et à la transformation numérique.
Malgré cette dynamique, l’un des principaux obstacles à cette réindustrialisation reste la pénurie de talents qualifiés. Le rapport de Michael Page souligne qu’en 2025, 67 % des entreprises industrielles françaises font face à une pénurie de compétences, freinant leur capacité de production. Ce manque de main-d'œuvre qualifiée s’explique notamment par le décalage entre les besoins des entreprises et les compétences des jeunes diplômés, souvent trop généralistes.Pour y remédier, le gouvernement mise sur une formation renforcée, avec des programmes d’apprentissage plus ambitieux. D’ici 2025, le nombre d'apprentis pourrait atteindre un million par an, contre seulement 250 000 au début des années 2010. Ces investissements dans les compétences visent à combler les besoins criants en ingénieurs spécialisés, en techniciens de production et en cadres capables de piloter la transformation industrielle vers l’industrie 4.0.
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Plusieurs secteurs se révèlent particulièrement prometteurs pour les investisseurs désireux de tirer profit de cette réindustrialisation. Le domaine de l'énergie verte est au premier plan, avec un fort soutien de l'État pour développer des infrastructures décarbonées, comme le nucléaire et les énergies renouvelables. Par ailleurs, l’industrie des batteries et de l’hydrogène figure parmi les priorités du plan France 2030, visant à rendre la France compétitive sur des filières stratégiques pour la transition énergétique.L’industrie 4.0 est également un domaine clé, intégrant l’automatisation, l’intelligence artificielle et la robotique dans les processus de production. Ces innovations nécessitent des investissements dans la formation des travailleurs et la modernisation des infrastructures. Le secteur des startups industrielles connaît ainsi une forte croissance, avec des levées de fonds en hausse de 36 % en 2022, signe d’un réel engouement pour ces nouveaux modèles d’entreprise.
Bien que la réindustrialisation soit en marche, les défis restent nombreux. La pénurie de talents qualifiés demeure une problématique majeure, rendant nécessaire un investissement massif dans la formation continue et l’éducation technique. Par ailleurs, la transition vers une industrie plus verte soulève des questions sur l’accès aux ressources naturelles et sur la gestion de l’énergie dans les prochaines décennies. Selon France Stratégie, une réindustrialisation ambitieuse pourrait nécessiter jusqu’à 740 000 emplois supplémentaires d’ici 2035, principalement dans les secteurs technologiques et manufacturiers.Les investisseurs doivent également tenir compte de la décarbonation de l'industrie, qui, bien qu’essentielle pour l’avenir, implique des coûts significatifs en termes d’infrastructures et d’innovation. Dans certains scénarios, la demande d’électricité pour soutenir la production industrielle pourrait excéder les capacités actuelles, nécessitant des solutions nouvelles, comme l’optimisation des réseaux énergétiques ou le développement de sources d’énergie bas-carbone.
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