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La campagne pour les élections législatives a été lancée. S'il est majoritaire à l'Assemblée nationale, le Rassemblement national (RN) a déclaré que Jordan Bardella serait le nouveau Premier ministre. Le Nouveau Front Populaire (NFP) discute également des modalités de choix de futur locataire de Matignon. Mais les choses ne sont pas si simples. Explications.
Selon l’article 8 de la Constitution de la Ve République, c’est le Président de la République nomme le Premier ministre. Cette disposition donne un pouvoir significatif au Président dans le choix du chef du gouvernement, même en cas de cohabitation. Mais aucune règle écrite ne lui impose de le choisir parmi la majorité parlementaire, ni même parmi les élus du Parlement. En clair, il est totalement libre de nommer la personne qu’il souhaite. Du moins en théorie.Traditionnellement, le choix s’impose au sein du parti qui dispose du plus grand nombre de députés. Il est donc souvent influencé par le contexte politique : la pratique veut que le Président choisisse un Premier ministre qui peut obtenir la confiance de l'Assemblée afin d'appliquer un programme politique et d'assurer une stabilité indispensable.Ainsi, l'Assemblée nationale ne choisit pas directement celui ou celle qui ira à Matignon. Mais elle joue un rôle crucial car le Premier ministre et son gouvernement doivent obtenir et conserver la confiance de la majorité des députés. Si l'Assemblée nationale retire sa confiance, le Premier ministre et son gouvernement doivent démissionner.
Les étapes de la nomination du Premier ministre sont assez courtes.1. Consultations présidentielles : Le Président consulte souvent les principaux leaders politiques avant de nommer le Premier ministre2. Nomination officielle : Le Président nomme formellement le Premier ministre par décret3. Vote de confiance : Le Premier ministre doit présenter son programme à l'Assemblée nationale lors d'un discours de politique générale, puis obtenir un vote de confiance. Mais cette dernière étape reste également théorique : depuis 1966, cette pratique n'a pas été systématique en cas de majorité relative. Après sa nomination, Gabriel Attal s'est par exemple contenté de prononcer son discours. Une minorité de constitutionnalistes soulève cela comme un problème, mais les travaux préparatoires de la rédaction de la Constitution de 1958 tendent à démontrer que cela reste dans l'esprit du texte.En réalité, la nomination du Premier ministre est donc une interaction complexe entre le Président et l'Assemblée nationale. Le Président doit prendre en compte la majorité parlementaire pour assurer une gouvernance stable. Si les députés peuvent proposer un nom, le chef de l'Etat a donc la possibilité de le suivre, et choisir une autre personnalité au sein de cette majorité, ou de faire un choix complètement différent. Des exemples historiques montrent que la composition de l'Assemblée nationale influence fortement la nomination du Premier ministre. Par exemple, en 1986, lors de la première cohabitation, le Président François Mitterrand (PS) a dû nommer Jacques Chirac (RPR), le chef du parti majoritaire à l'Assemblée. Devenu Président, ce dernier avait prononcé la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997. Le Parti Socialiste était alors arrivé en tête des élections législatives, et Lionel Jospin avait été nommé à Matignon.
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Le parti majoritaire à l'Assemblée nationale a une influence indirecte mais significative dans le choix du chef du gouvernement. Bien que le pouvoir formel soit entre les mains du Président, un Premier ministre issu de la majorité parlementaire assure une meilleure collaboration et une plus grande stabilité gouvernementale.C’est pour cela que les élections législatives sont si importantes : elles déterminent la composition de l'Assemblée nationale et, par extension, influencent fortement la nomination du Premier ministre puis du gouvernement. Une majorité claire à l'Assemblée facilite donc la formation d'un gouvernement stable, à même de voter des lois.La cohabitation est un cas particulier où le Président et le Premier ministre appartiennent à des partis politiques opposés. Cela se produit lorsque le parti du Président ne détient pas la majorité à l'Assemblée nationale. Durant ces périodes, le choix du Premier ministre peut donc être dicté par la majorité parlementaire. Même si encore une fois, aucun texte n’interdit au Président de la République de nommer un tiers. L’exercice peut cependant être périlleux, puisqu’il peut mener rapidement l’Assemblée à renverser le gouvernement en place. Jusqu’à aujourd’hui, aucun des Présidents de la Ve République n’a fait ce choix.
Cas spécifiques et exemples historiquesUn parti avec une majorité absolue à l'Assemblée a une influence déterminante, tandis qu'une majorité relative peut nécessiter des alliances et des négociations pour assurer un gouvernement fonctionnel.L'histoire de la Ve République offre de nombreux exemples où la majorité parlementaire a influencé la nomination du Premier ministre. Les périodes de cohabitation sont particulièrement révélatrices de cette dynamique.Dans des situations de crise, comme une motion de censure ou une démission forcée, la majorité parlementaire peut exercer une pression significative sur le Président pour nommer un Premier ministre accepté par la majorité des députés.
Malgré l'influence du parti majoritaire, le Président conserve un pouvoir discrétionnaire. Il peut, par exemple, choisir un Premier ministre qui ne fait pas partie du parti majoritaire mais qui est capable de former un gouvernement de coalition.L'équilibre des pouvoirs entre le Président et l'Assemblée nationale garantit que ni l'un ni l'autre ne peut agir sans tenir compte de l'autre. Cela prévient les abus de pouvoir et assure une gouvernance équilibrée.Dans des scénarios exceptionnels, comme une majorité fragile ou une crise politique majeure, le Président peut être amené à prendre des décisions stratégiques, parfois contre l'avis de la majorité parlementaire, pour maintenir la stabilité du pays.
La stabilité gouvernementale dépend en grande partie de l'harmonie entre le Président, le Premier ministre et l'Assemblée nationale. Une majorité parlementaire soutenant le Premier ministre assure une gouvernance plus stable. Un chef de gouvernement soutenu par une majorité solide est en meilleure position pour proposer et mettre en œuvre des réformes et des politiques publiques efficaces.La dynamique entre le parti majoritaire et la nomination du Premier ministre a ainsi des implications profondes pour la démocratie. Elle reflète l'équilibre des pouvoirs et la nécessité de collaboration entre les différentes branches du gouvernement.Ainsi, bien qu'un parti majoritaire à l'Assemblée nationale ne puisse pas décider directement du Premier ministre en France, son influence est indéniable. Le Président doit tenir compte de la majorité parlementaire pour assurer une gouvernance stable et efficace. Cette interaction complexe entre le Président, le Premier ministre et l'Assemblée nationale reste l’un des piliers essentiels du fonctionnement de la démocratie française.
FAQLe Président peut-il nommer un Premier ministre sans tenir compte de la majorité à l'Assemblée nationale ? Techniquement oui, mais en pratique, cela mènerait souvent à une instabilité gouvernementale et à des crises politiques.Qu'est-ce que la cohabitation ? La cohabitation est une situation où le Président et le Premier ministre appartiennent à des partis politiques opposés, souvent à cause d'une majorité différente à l'Assemblée nationale.Quel est le rôle de l'Assemblée nationale dans la nomination du Premier ministre ? L'Assemblée nationale ne nomme pas le Premier ministre mais doit lui accorder sa confiance, ce qui influence fortement le choix du Président.Le Premier ministre doit-il obligatoirement être le leader du parti majoritaire ? Non, mais il doit pouvoir obtenir la confiance de la majorité des députés pour gouverner efficacement.Comment se déroule le vote de confiance ? Après sa nomination, le Premier ministre présente son programme à l'Assemblée nationale, qui vote pour lui accorder ou non sa confiance.Que se passe-t-il en cas de motion de censure ? Si l'Assemblée nationale adopte une motion de censure, le Premier ministre et son gouvernement doivent démissionner.
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Ah là là, encore des promesses électorales à la pelle de Jean-Luc et Jordan ! Mais au final, c'est toujours Macron, le maitre ès horloges, qui a le dernier mot pour choisir le Premier ministre, même si le parti majoritaire peut essayer de peser dans la balance. Va falloir attendre de voir comment ça se passe en pratique après les législatives. Je me demande quel sal coup il nous prépare encore.
C'est toujours la même chanson avec eux ! Mais la vraie question est : est-ce qu'ils peuvent trouver quelqu'un qui fera vraiment bouger les choses ?
Intéressant tout ça, mais y a un truc qui me chiffonne. La constitution dit bien que c'est le président qui nomme le 1er ministre, donc même si le RN ou le NFP ont la majorité, ça reste à la discrétion du Président, non ?
Est-ce que quelqu'un peut éclairer ma lanterne sur la procédure exacte ? J'avais pas saisi que le Président avait autant de contrôle sur la nomination du Premier ministre. Du coup, même si le RN ou le NFP gagnent, c'est pas dit qu'ils choisissent leur PM ?
C'est cool de savoir que le parti majoritaire ne peut pas simplement choisir le 1er ministre. C’est pas ce qu'ils essaient de nous faire croire. Sachant ça, je verrais bien Macron choisir une personne complètement différente (s'il y en a encore qui veulent venir). Un vieux sage incontestable, encore un peu digne et inattaquable... Aucun nom me vient tout de suite, mais bon...