Idéal Investisseur
Idéal Investisseur
Annonce





Nouvelle baisse des taux de la BCE : quels impacts pour les investissements ?

La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé hier son taux de dépôt à 3 %, soit -0,25 point. Il s'agit de la quatrième réduction depuis juin. Bien que largement anticipée, la décision reflète un changement d'approche prudent alors que le contexte économique et politique, notamment en France et en Allemagne, pèse sur l'activité.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par C Dulary | Mis à jour le 13-12-2024 10:21 | Publié le 13-12-2024 10:00  Photo : Shutterstock  
Nouvelle baisse des taux de la BCE : quels impacts pour les investissements ?

Un environnement économique sous pression

Le contexte qui a conduit à cette décision s’est progressivement dessiné au fil des mois. Dans les faits, la croissance de la zone euro est amorphe. Face à ce constat, la BCE a annoncé une mauvaise nouvelle, en revoyant à la baisse ses estimations de croissance pour les années à venir, même si elle a reconnu que l’inflation, bien qu’en recul, reste élevée dans certains secteurs (3,9 % dans les services alors que l'institution vise une stabilisation générale à 2 %).

D'après Christine Lagarde, présidente de la BCE, le processus de désinflation progresse mais le ralentissement économique est plus intense que prévu. Pour tenter d’inverser cette dynamique, l’institution a donc décidé de s’éloigner de la politique de taux « restrictifs » qu’elle avait adoptée pour lutter contre l’inflation post-Covid et les effets de la guerre en Ukraine. Ce changement de cap s’appuie sur des projections tablant sur une reprise modérée, soutenue notamment par la hausse des salaires réels et les investissements des entreprises.

Reste qu'en toile de fond subsistent les incertitudes politiques et le déficit public en France, et la crise industrielle en Allemagne. Ces éléments ne sont pas les seules sources d'inquiétudes : les tensions commerciales internationales, notamment le spectre d’une guerre commerciale avec les États-Unis, compliquent davantage la tâche de la BCE.

Annonce
IG_Mobile

Sur les marchés financiers, la baisse des taux directeurs semble produire des effets contrastés quelques heures après l'annonce. Du côté des obligations souveraines européennes, les rendements ont continué de baisser. Mais les banques sont remises sous pression, puisque leurs marges tendent à se réduire dans un environnement de taux bas.

Les actions offrent un tableau plus diversifié. Les secteurs sensibles à la baisse des coûts d’emprunt, comme l’immobilier et les technologies, pourraient bénéficier de cette décision. Cela sera-t-il suffisant pour stimuler à nouveau l'investissement européen ? De même, les entreprises liées à la consommation intérieure pourraient profiter d’une hausse des dépenses des ménages, encouragée par une éventuelle progression des salaires réels. Mais les perspectives restent fragiles, notamment pour les industries exportatrices, qui subissent les effets combinés d’un ralentissement mondial et d’un euro potentiellement affaibli face à d’autres devises.




Quels choix pour les investisseurs ?

Face à cet environnement mouvant, les investisseurs doivent ajuster leurs stratégies. Une diversification accrue apparaît essentielle pour minimiser les risques liés aux incertitudes économiques et politiques. Les actions de secteurs comme la consommation et les infrastructures, susceptibles de bénéficier de conditions de crédit plus favorables, pourraient être privilégiées.

Les actifs alternatifs, tels que l’immobilier ou les marchés émergents, pourraient également tirer parti de ce nouvel environnement monétaire. Les investisseurs cherchant des opportunités à moyen terme pourraient envisager ces segments, notamment dans un contexte où la BCE semble se diriger vers un taux neutre, estimé entre 1,75 % et 2,5 %. Mais les perspectives restent incertaines et invitent à la prudence. Christine Lagarde a rappelé que l’institution continuerait d’ajuster sa politique « réunion par réunion », en fonction des conditions économiques. Un pilotage à vue, donc.



La rédaction vous suggère :

Inflation : payerez-vous plus cher vos repas de fêtes cette année ?

Notre-Dame : la restauration en chiffres

Pourquoi il faut ouvrir un PER avant le 31 décembre



Votre avis, vos débats, vos questions

* Information obligatoire
10000

Commentaires

Pas encore de commentaires. Soyez le premier !