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Législatives : les entrepreneurs jugent sévèrement les programmes économiques

Aucun parti ne recueille l'adhésion massive des “petits patrons”. En quête de stabilité et de mesures de soutiens, ils peinent à trouver un écho à leurs besoins.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par L Villedoré | Publié le 25-06-2024 07:30  Photo : Shutterstock  
Législatives : les entrepreneurs jugent sévèrement les programmes économiques

40% des entrepreneurs sont très inquiets

Dans le bouleversement du paysage politique, une voix inquiète tend à s’élever : celle des entrepreneurs de TPE et PME, force vive de l’économie du pays.

Le ciel politique, chargé de nuages sombres, pèse lourdement sur les esprits de ceux que l’on nomme les “petits patrons”. D’après un sondage réalisé pour Legalstart auprès de 1200 entreprises dont 85% emploient moins de 10 salariés, environ 67% se disent inquiets du résultat des scrutins des 30 juin et 7 juillet. 40% se disent même “très inquiets”.

La politique, tel un vent capricieux, souffle avec force sur la stabilité de leur activité, sa croissance, l’environnement réglementaire, la réglementation du travail et l'accès au crédit. Des piliers essentiels pour leur pérennité, voire leur survie. Cette tempête, perçue comme dévastatrice, suscite des craintes intenses qu'aucun programme se semble clairement apaiser.

Face aux incertitudes, les entrepreneurs clament haut et fort leurs attentes : une réduction des charges fiscales et sociales (63 %), une simplification des procédures administratives (49 %) et une réduction des dépenses publiques (37 %). La flexibilité du marché du travail et le soutien à l'innovation émergent également comme des besoins cruciaux.

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Aucune adhésion massive à un parti

Si les patrons de TPE et PME considèrent que le parti politique dans quelques jours aura une influence décisive sur l’avenir de leurs activités, leurs opinions sont à l’image de celles du reste de la société : fracturées et sans réelle adhésion à un camp ou l’autre.

Ainsi, aucun parti politique ne parvient à rassembler une majorité des entrepreneurs sous sa bannière. “Ensemble”, qui représente le parti présidentiel, n’est considéré comme “la formation politique qui apporterait le meilleur soutien aux entrepreneurs” que par 34,7 % des sondés, suivi par le Rassemblement National à 27,5 %. Le Nouveau Front Populaire (NFP) recueille 18,1 % des suffrages, tandis que Les Républicains obtiennent 14 % et Reconquête, 6,1 %.




Un jugement sévère sur les programmes économiques

Autrefois parti phare des entrepreneurs, Ensemble peine désormais à convaincre. Sa note moyenne de 4,3 sur 10 illustre “peut-être un choix par défaut plutôt que par conviction”, analyse Legalstart. Seuls 16 % des sondés lui accordent une note d'enthousiasme (supérieure ou égale à 8), soit un nombre inférieur à ceux qui considèrent son programme comme “Pas du tout crédible” (19,5%).

Le Rassemblement National émerge comme un acteur polarisant. 36 % des personnes interrogées rejettent complètement son programme économique, mais 21,9% lui donnent une note d’enthousiasme. 10,7% le déclarent même “très crédible” avec une note de 10/10, soit deux fois plus que pour le camp présidentiel.

Le programme économique du Nouveau Front Populaire (NFP) est quant à lui jugé “pas du tout crédible” par 52% des sondés. Néanmoins, 12,1% des entrepreneurs lui accordent une note supérieure ou égale à 8. Le parti Reconquête suscite également un rejet catégorique pour 44,4% des sondés, tandis que le programme des Républicains (LR) ne soulève pas les foules, avec des avis très dispersés.



Des divergences en fonction des âges, des régions et des secteurs

Les voix des entrepreneurs ne sont pas uniformes. Le camp présidentiel est plutôt soutenu par les entrepreneurs de 25 à 44 ans, ainsi que par ceux dont l’activité est située en Ile de France ou en Bourgogne. Les 18-34 ans préfèrent le Rassemblement National à 31%, illustrant ainsi une fracture générationnelle, de même que ceux des régions Occitanie, Normandie, Corse, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Si l’on se penche sur les activités, l’artisanat et le commerce se tournent plus volontiers vers le RN, tandis que l’industrie, le conseil et les services soutiennent le camp présidentiel. Le NFP trouve ses meilleurs appuis dans le secteur de l’information et de la communication.

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Commentaires (8)

Je me demande ce qui pousse les petits patrons à ne pas trouver de programmes économiques à leur goût ? Est-ce un manque de vision ou de pragmatisme de la part des politiques ?

C'est pas étonnant que les entrepreneurs soient inquiets, aucun programme ne répond vraiment à leurs attentes. Tout ce qu'on voit, c'est des promesses en l'air. Et après on s'étonne...

C'est bien beau de parler de stabiliser et soutenir, mais concrètement ils font quoi pour nous ? Je ne vois rien de concret là-dedans.

Je trouve ça vraiment inquiétant que les petits entrepreneurs n'aient pas de véritable soutien politique. Si les programmes économiques actuels ne répondent pas à leurs besoins, on risque de voir de moins en moins de nouvelles entreprises se lancer. Il faudrait un plan plus concret et stable pour booster le tissu entrepreneurial !

Je comprends parfaitement le désarroi des petits patrons. Il est crucial que les partis politiques prêtent plus d'attention aux besoins des entrepreneurs qui représentent le cœur battant de notre économie locale. Sans leur soutien et des mesures appropriées, la dynamique économique risque de ralentir considérablement.