La BCE s'apprête à baisser ses taux directeurs dans un contexte économique mitigé

Une baisse des taux attendue, mais des interrogations sur la suite

La réunion de politique monétaire de la BCE, qui se tient ce jeudi 6 mars, devrait marquer un tournant dans la politique monétaire européenne. Selon les analystes, la Banque centrale européenne devrait réduire son taux d'intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage pour le ramener à 2,50%. Cette décision, largement anticipée par les marchés, intervient après plusieurs baisses successives depuis le début de l'année 2025.

Cependant, la trajectoire future de la politique monétaire reste incertaine. Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a récemment déclaré au Financial Times que la banque centrale « devrait maintenant commencer à débattre d'une pause ou d'un arrêt des baisses de taux Â». Cette déclaration a suscité des interrogations sur la poursuite du cycle d'assouplissement monétaire. Les estimations de l'inflation pour le mois de février ont montré un léger ralentissement des prix globaux et des prix de base à 2,4 % par an contre 2,5 % en janvier, mais la BCE reste vigilante face à une inflation des services et des salaires qui demeure élevée.

Une croissance économique atone dans la zone euro

La décision de la BCE intervient dans un contexte économique mitigé pour la zone euro. La croissance économique a stagné au quatrième trimestre 2024, avec une moyenne annuelle de seulement 0,7% sur l'ensemble de l'année, inférieure à celle de 2023 (1,0%). Des divergences importantes persistent entre les États membres, avec des signaux plus négatifs en France et en Allemagne, tandis que le taux de chômage continue de baisser en Espagne et en Italie.

Les perspectives pour 2025 restent limitées, notamment en raison du virage protectionniste aux États-Unis, des difficultés persistantes dans l'industrie européenne et de l'incertitude sur l'économie chinoise. Cependant, certains facteurs positifs pourraient soutenir la croissance, tels que la modération de l'inflation, la poursuite du cycle de baisse des taux d'intérêt par la BCE, et le renforcement des effets des fonds NextGenerationEU. Goldman Sachs a récemment revu à la hausse ses prévisions de croissance économique pour 2025 pour l'Allemagne et la zone euro, signe d'un optimisme prudent quant à l'évolution de la situation économique dans les mois à venir.