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INTERVIEW. - Impact sur l'économie, Peak Data, baisse de prix... Retour sur le potentiel de l'IA pour les prochaines années. Article extrait du magazine print Idéal Investisseur n°3.
Vous avez lancé un fonds sur l’IA au mois d’octobre dernier, cela signifie-t-il que le meilleur reste à venir dans ce secteur pour les épargnants ?Rolando Grandi : Le premier chapitre de l’IA, celui de son émergence, est en train de se clore. Avec l’essor de ChatGPT (lancé en novembre 2022) nous sommes progressivement entrés dans celui de sa démocratisation. Cette révolution n’est plus seulement silencieuse, elle devient active.Justement, quel sera l’impact de cette révolution sur l’économie ?Rolando Grandi : L’IA est une technologie universelle qui peut s’appliquer et être adoptée par tous les secteurs de l’économie. Elle dispose en effet d’une plasticité cognitive qui lui permet d’utiliser la donnée là où elle se trouve afin de lui appliquer sa puissance de calcul décuplée par rapport à la puissance humaine. Tout cela dans le but de dégager des gains de productivité et sans pour autant remplacer l’être humain. Dans l’agriculture, une société comme John Deere travaille depuis plusieurs années déjà au développement de moissonneuses-batteuses robotisées et de tracteurs autonomes. De quoi permettre de pallier au vieillissement des agriculteurs et de limiter au minimum l’intervention humaine dans les travaux des champs.
Pour faire fonctionner une IA, il faut des données. Or certains évoquent déjà la possibilité d’atteindre un « Peak Data » - soit un seuil où la collecte massive de données atteindrait ses limites techniques et économiques - entre 2026 et 2030. Cela doit-il constituer une source d’inquiétude pour les investisseurs ?Rolando Grandi : Absolument pas. Ce « Peak Data », que certains nomment aussi le « Data Wall » (mur de la donnée), n’existera jamais. Cela pour deux raisons majeures. La première tient aux données elles-mêmes. En effet, l’économie génère tous les deux ans, deux fois plus de données. Mieux encore, seuls 10% des données des entreprises seraient utilisés. La seconde raison tient aux modèles d’apprentissage de l’IA. Les plus avancés d’entre eux pratiquent ce que l’on appelle « l’apprentissage non supervisé ». Désormais la machine va apprendre de sa propre expérience et n’aura donc plus besoins de données. C’est au contraire elle qui va générer ses propres données.L’annonce à la fin du mois de janvier par le chinois Deepseek du lancement d’une IA moins chère et aussi performante sinon meilleure que ChatGPT a fait baisser le cours des valeurs technologiques américaines. Cela change-t-il votre scénario d’investissement sur la chaîne de valeur de l’IA ?Rolando Grandi : Il y a eu une grande confusion sur cette annonce. Elle change effectivement le scénario d’investissement mais de façon favorable. Ce qui s’est passé n’est en réalité pas nouveau et a déjà eu lieu auparavant, sans toutefois provoquer autant de remous sur les marchés. La société chinoise Deepseek a tout simplement fait appel à ce que l’on nomme la « distillation de connaissances », soit en réalité une technique qui consiste à transférer les connaissances d’un grand modèle pré-entraîné vers son propre modèle. Autrement dit profiter qu’une autre société a déjà dépensé des milliards de dollars pour aboutir à un modèle moins coûteux et très avancé. Ce procédé permet d’aller plus vite mais n’est pas exempt de défauts. Ainsi, si les performances de Deepseek sont similaires, sa qualité reste très en-dessous des modèles américains. Cet « évènement » vient en tout cas rappeler que la technologie est par nature déflationniste. Or, plus vous faites baisser le prix d’une technologie, plus rapide est son adoption. Cela laisse présager également une augmentation de la consommation d’électricité et le développement des infrastructures nécessaires.
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