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Épargne enfants : vers un Plan d'épargne avenir climat (PEAC)

Dédié aux moins de 18 ans, ce placement permettrait d'investir dans des entreprises vertes en bénéficiant de la garantie du capital.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par C Courvoisier | Mis à jour le 16-05-2023 15:52:00 | Publié le 16-05-2023 15:39  Photo : Shutterstock  
Épargne enfants : vers un Plan d'épargne avenir climat (PEAC)

Un placement qui cumulerait les avantages

Depuis quelques années, le gouvernement cherche à orienter l'épargne des Français vers les entreprises. C'est sur cette idée qu'est né le Plan d'épargne retraite (PER) en 2019. Dans cette même optique, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire vient d'annoncer vouloir lancer un placement dédié aux enfants de 0 à 18 ans : le Plan d'Épargne Avenir Climat (PEAC).

Le projet actuel cumule les avantages. Il conjugue la gestion par horizon du Plan d'épargne retraite, la garantie en capital des fonds Eurocroissance et un plafond proche du livret A (22.950 €). Dans le détail, il prévoit que l'épargne soit investie à risque dans des entreprises ou projets « verts » et progressivement sécurisée à mesure que la majorité approche.

Le rendement annuel n'est pas voué à être fixé par l'État mais dépend entièrement de la performance des investissements. Sur le papier, le placement est adossé à une garantie en capital si l'argent reste bloqué jusqu'à la majorité de l'enfant. Enfin, il n'est pas exclu que l'État réalise un abondement si le PEAC est ouvert à la naissance de l'enfant, pour un montant encore inconnu.

Les parents effrayés à l'idée de placer de l'argent à risque pour leurs enfants pourraient donc être rassurés. À ce stade d'ébauche, le Plan d'Épargne Action Climat pourrait permettre d'aller chercher un potentiel rendement grâce à l'investissement dans des entreprises, tout en écartant le risque habituel de perte. Les gains seraient quant à eux entièrement défiscalisés (pas d'impôt sur le revenu ni de prélèvements sociaux).

En clair, les bambins pourraient profiter du rendement de placements à risque pendant 18 ans sans payer d'impôts, avec la garantie de retrouver au minimum le capital investi par leur proche en cas de moins-value (auxquels il faudra probablement retrancher les frais, si l'on reste sur un modèle type assurance-vie / PER).

Aujourd'hui, les parents qui veulent épargner pour leurs enfants s'orientent massivement vers le livret A, disponible dès la naissance. Le livret jeune est quant à lui disponible entre 12 et 25 ans. Certains contrats d'assurance-vie peuvent également être adaptés, mais leurs gains sont fiscalisés contrairement aux 2 premiers placements.

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Un projet débattu à l'automne et des premiers PEAC ouverts en 2024 ?

L'éventail des placements pour enfants pourrait donc s'étoffer prochainement avec une enveloppe assez innovante. Avant cela, le projet de Plan d'Épargne Action Climat devra être débattu cet automne dans le cadre du projet de loi sur l'industrie verte.

Car l'objectif du gouvernement est de mobiliser par ce biais des fonds privés pour financer la transformation de l'économie et notamment des projets industriels « bas carbone ». L'État espère pouvoir mobiliser 1 milliard d'euros par an (pour rappel, la collecte moyenne du livret A sur les 3 dernières années s'élève à environ 23 milliards d'euros, selon les chiffres de la Caisse des Dépôts).




Craintes d'éco-blanchiment et autres interrogations

Le Plan d'épargne action climat, qui pourrait être proposé par les banques et les assureurs à partir de 2024, soulève à cette heure un certain nombre de questions, au premier rang desquelles le choix des supports de placement. Si l'on se penche sur l'assurance-vie et le PER, chaque contrat propose sa propre sélection de fonds d'investissement. Peu de participations sont prises en direct dans des entreprises : pour l'épargnant, il est très difficile de savoir quelles sociétés et quels projets il finance.

Or, cette présélection et le suivi de l'évolution des investissements des différents fonds seront cruciaux pour s'assurer que l'argent revient bien à des projets verts et locaux. Sans quoi les épargnants et les finances publiques se retrouveraient potentiellement à subventionner des activités polluantes (ou des entreprises étrangères, ce qui n'est pas l'objectif de ce nouveau placement).

En parallèle, il est difficile d'ignorer les accusations de « green washing » portées à l'encontre d'un certain nombre de fonds d'investissement. Le gouvernement envisagerait donc de confier la vérification du caractère « vert » des supports à la Caisse des dépôts. Mais les critères qui permettent de faire entrer ou non une entreprise dans cette catégorie restent à préciser, voire à définir (activités tolérées ou exclues, seuil minimal d'activités « vertes » pour être éligible, critères et méthode objective de vérification...).

Enfin, la question de la garantie du capital pourrait également faire traîner les pieds du secteur financier, sur qui l'État reporte le risque de l'investissement. Avec à la clé un placement peut-être trop complexe et risqué à mettre en place pour les banques et compagnie d'assurances, qui pourraient alors le reléguer au tiroir de l'oubli. Les fonds Eurocroissance, bâtis sur un modèle de garanti en capital au bout de 8 ans, peinent à décoller. Leurs performances négatives, qui mettent ces établissements à risque, ne poussent pas les professionnels à les mettre dans la lumière.



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