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Selon l'agence de notation, l'instabilité politique liée à la dissolution de l'Assemblée nationale engendre un risque sur la capacité de la France à résorber son déficit public.
La dissolution et l'organisation d'élections anticipées pourraient entraîner une augmentation du coût de la dette nationale. Bien que cela ne soit pas confirmé faute de recul suffisant, nul doute que des nuages s'amoncellent dans le ciel financier du pays. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le budget de la France repose fortement sur l'emprunt. Le principal risque réside dans une hausse des taux d'intérêt, ce qui limiterait la capacité de l'État à financer ses dépenses, et pourrait entraîner un resserrement budgétaire et/ou une augmentation des impôts.La semaine dernière, la réaction des investisseurs à la dégradation de la note de la France par Standard & Poor's avait été très limitée. Mais cette annonce a été faite avant la décision prise à l'issue des élections européennes. Or, depuis lundi matin, les marchés financiers liés aux valeurs françaises montrent des signes de nervosité. Il est bien connu que les investisseurs détestent les incertitudes.
Moody's attribue actuellement à la France une note Aa2 avec une perspective stable, une évaluation plus favorable que celles d'autres agences de notation. Mais la situation pourrait bientôt changer. Dans un avis daté de lundi soir, elle explique que « l'instabilité politique potentielle constitue un risque de crédit compte tenu de la situation budgétaire difficile dont héritera le prochain gouvernement », précisant par ailleurs qu'elle pourrait passer à une perspective « négative » si les données devaient continuer à se détériorer. Moody's émet des doutes sur la gestion budgétaire de l'État et sa capacité à réduire le déficit public à 3 % d'ici 2027. Si le gouvernement actuel prévoit une stabilité de la dette publique autour de 110 % du PIB d’ici là, Moody's anticipe plutôt une « détérioration de la soutenabilité de la dette française », avec un niveau de dette pouvant atteindre 115 % dans trois ans.En d'autres termes, l'agence de notation a laissé entendre qu'elle pourrait, elle aussi, abaisser la note de la France, ce qui augmenterait le risque de perte de confiance des investisseurs. Sa prochaine décision aura lieu le 25 octobre prochain.Selon les données de l’Agence France Trésor, le taux des OAT à 10 ans émis par la France a encore augmenté de 0,10 point ce matin. S’il reste loin des records de l’automne dernier, il est fort probable que le choc ne soit pas encore totalement absorbé.
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