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Dégradation de la note de la dette française : et maintenant ?

Standard & Poor's (S&P), l'une des principales agences de notation, a annoncé la dégradation de la note de la dette française de AA à AA-. Les économistes ne sont pas d'accord sur les conséquences potentielles.

Dégradation de la note de la dette française : et maintenant ?
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par H Rossi | Mis à jour le 02-06-2024 10:41 | Publié le 02-06-2024 09:57 Photo : Shutterstock 

Une lente dégradation

Depuis plus d’une décennie, une longue et lente érosion s’est installée sur la perception de la solidité financière de la France. L'évolution négative des notes attribuées au pays par les agences de notation en témoigne.

En 2012, la perte du “AAA”, meilleure note possible, avait créé une sorte de panique au sein du gouvernement de l’époque. Certains observateurs avaient même avancé que l'évènement avait coûté la réélection du président de l’époque, Nicolas Sarkozy. L'année suivante, S&P avait une nouvelle fois fait descendre la note de “AA+” à “AA”.

Cette dernière évaluation restait excellente, et avait notamment permis au pays d’emprunter à taux négatif jusqu’aux remous de la crise de 2020. Ce 31 mai, l'annonce de la dégradation de la note à “AA-” a résonné comme un nouveau signal d'alarme, même si l'évènement n'a pas eu l'effet d'une surprise. Les deux autres agences de notation, Fitch et Moody's, ont pour le moment fait le choix du statu quo.

Chez S&P, la note AA- est le dernier niveau de la mention « Haute qualité » d'une dette.

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Des opinions mitigées sur l'avenir des taux

Les notations de la dette des États jouent un rôle crucial dans leur mécanisme de financement. Elles fournissent une évaluation du risque de défaut, influençant la perception des investisseurs sur la fiabilité du pays en tant qu'emprunteur. Une bonne notation permet en théorie de bénéficier de taux plus bas, réduisant ainsi le coût de la dette, tandis qu'une mauvaise notation augmente les coûts d'emprunt.

En conséquence, la dégradation de la note de la France pourrait entraîner, à court ou moyen terme, une hausse des taux d’intérêt et un accès limité au crédit nécessaire pour financer le déficit public. Les économistes ne sont toutefois pas d’accord sur les conséquences potentielles.

Certains comme Sylvain Bersinger, interrogé par France Info, estiment que les effets restent limités. L'économiste d'Asterès souligne que les évolutions des notes n’ont pas forcément eu de traduction significative sur les taux auxquels s'endette la France, malgré le bruit médiatique que provoque leur annonce.

D’autres économistes considèrent au contraire que la crédibilité du pays à long terme est en jeu. Une opinion dans la lignée des déclarations de Standard & Poor's, qui ne croit pas à la promesse du gouvernement de faire repasser le déficit public sous les 3% d'ici à 2027.

Au niveau politique, si la France veut continuer à obtenir les meilleures conditions d'emprunt sur les marchés, l’enjeu est désormais de réussir à remettre les finances publiques sur une trajectoire plus vertueuse. La France n’a pas atteint l’équilibre budgétaire depuis 50 ans et la dette s’accumule un peu plus chaque année depuis cette date. Elle est aujourd’hui perçue comme une mauvaise élève en Europe, malgré ses prélèvements obligatoires parmi les plus élevés du continent.


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