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La France est décidément dans une mauvaise passe : sans politique forte de réduction des déficits, la charge de la dette risque encore de s'alourdir, avec des conséquences directes sur ses capacités d'emprunt.
Seulement quelques heures après la nomination de François Bayon comme Premier ministre, l'agence de notation Moody's a fait savoir qu'elle abaissait la note de crédit à long terme de la France de « Aa2 » à « Aa3 », tout en maintenant une perspective stable. Bien que redoutée, cette décision n'a pas beaucoup surpris, puisqu'elle intervient dans un contexte de détérioration des finances publiques françaises et de fragmentation politique rendant difficile la mise en uvre de réformes budgétaires efficaces.Moody's anticipe ainsi un affaiblissement des finances publiques au cours des trois prochaines années et estime qu'il y a peu de chance que le prochain gouvernement parvienne à réduire durablement les déficits budgétaires, étant donné les fractures politiques flagrantes qui parcourent le pays. Cette dégradation est aussi la suite d'une série de baisses affichée par les autres agences de notation. En mai 2024, Standard & Poor's avait déjà abaissé la note de la France de « AA » à « AA-", invoquant une gestion budgétaire chaotique et un déficit public accru. Fitch, de son côté, maintient la note de la France à « AA- » avec toutefois une perspective négative. Si nous sommes désormais loin du « triple A », meilleure note possible quant aux capacités d'un Etat à rembourser ses dettes, la note « Aa3 » attribuée par Moody's reste élevée, indiquant une qualité de crédit solide. Mais cette révision à la baisse reflète des inquiétudes croissantes quant à la capacité de la France à stabiliser et améliorer sa situation budgétaire dans un contexte économique et politique complexe.
L'abaissement de la note de crédit peut avoir des répercussions directes sur les marchés financiers : les investisseurs estimant prendre plus de risques en prêtant à la France, les taux d'intérêt peuvent rapidement augmenter. Les obligations françaises ont ainsi, sans surprise, subi des pressions accrues. Le coût d'emprunt à 10 ans est passé à 3,05 % (contre 2,85 % avant la dissolution), tandis que l'écart de taux d'intérêt entre la France et l'Allemagne a atteint 0,78 point, frôlant un sommet que nous n'avions pas connu depuis 12 ans. Cette augmentation des taux d'emprunt alourdit la charge de la dette, qui représente déjà plus de 50 milliards d'euros. Les projections indiquent que ce poste pourrait devenir la première dépense budgétaire d'ici 2027, dépassant même les dépenses liées à l'éducation. Enfin, il est également à noter que cette situation pourrait avoir des répercussions sur le secteur bancaire français. En octobre 2024, Moody's avait abaissé la perspective de plusieurs grandes banques françaises de « stable » à « négative », reflétant des inquiétudes sur l'économie nationale et la solidité financière des institutions bancaires.
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Quelles perspectives pour sortir de ce marasme ? Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, est connu depuis des années pour ses positions en faveur de la réduction de la dette. Mais cela n’a visiblement pas suffi pour rassurer. Car la composition de l'Assemblée nationale, sans majorité claire, rend difficile l'adoption de mesures visant à réduire les dépenses publiques ou à augmenter les recettes fiscales. Une situation qui accroît l'incertitude quant à la capacité du gouvernement à stabiliser les finances publiques.
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