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La semaine dernière, l'annonce de la mise en procédure de sauvegarde de Pimkie par le tribunal de commerce a fait l'effet d'une onde de choc dans le secteur du prêt-à-porter français. Pimkie, fondée en 1971, était pourtant l'un des leaders du marché dans les années 1980 et 1990. Mais désormais, l'enseigne rejoint la liste croissante des marques emblématiques françaises confrontées à de graves difficultés financières. Une crise structurelle ? Oui, mais si crise est synonyme d'opportunité, de belles perspectives s'ouvrent aussi aux investisseurs qui sauront s'inspirer des bonnes idées de l'étranger pour dynamiser notre secteur du prêt-à-porter.
La crise du retail en France est profonde et elle a été disséquée et analysée depuis des années : montée en puissance du commerce en ligne – notamment durant la pandémie – couplée à une explosition des coûts de production ont réduit à néant la marge des entreprises françaises, conduisant des marques comme Camaïeu et André à la faillite. Et ce n’est que le début !Mais un un renouveau du textile français est toujours possible, à conditions de miser sur de profondes innovations, prendre des risques et s’inspirer des exemples étrangers.
Pour sortir de cette crise, les détaillants français peuvent s'inspirer de modèles innovants et réussis à l'étranger. Et en premier lieu, s’inspirer du rouleau compresseur singapourien de la “mode a la demande”, Shein. La multinationale s’est hissée en tête du classement des entreprises du prêt-à-porter les plus influentes et les plus rentables grâce un modèle économique révolutionnaire et bien rôdé : une chaine logistique unique, qui connecte directement la production avec la boutique en ligne, s’adaptant quasiment en temps réel aux besoins et aux demandes des clients.À la différence des autres entreprises du secteur, Shein ne vend pas des stocks fabriqués quelques mois plus tôt : Shein vend des vêtements… pas encore produits et qui ne sortiront des ateliers que si un nombre suffisant de commande a été atteint. Peu de stock, peu d’invendus, aucune boutique physique… Des économies d’échelles phénoménales qui permettent à la firme asiatique de proposer des prix cassés. Une telle “supply chain” ne pourrait-elle inspirer un acteur français ?Autre potentielle source d’inspiration : la chaine de supermarchés Wegmans. Prisée des classes moyennes supérieures de la côte Est des USA, l’entreprise a fait un choix marketing audacieux : des produits de qualité, beaucoup de personnel pour accompagner et conseiller le client et quasiment aucune interface numérique ou digitale.Résultats ? Des magasins qui proposent une véritable “expérience de consommation” sans aucune interférence avec un ordinateur ou un écran et en proposant des produits essentiellement locaux. Le concept de l’épicerie à l’ancienne en somme, mais rentable grâce à de colossales économies d’échelles et une offre pléthorique.Une réussite dans l’agro-alimentaire, mais qui pourrait inspirer nos acteurs français du prêt-à-porter. En effet, certains pourraient aussi choisir de prendre le contrepied total de leurs concurrents en ligne en misant sur une expérience client forte avec de véritable de conseillers plus que des vendeurs et des produits fabriqués en France ou dans les environ. Il y a un vraisemblablement un marché à conquérir, notamment dans les grandes villes, pour des enseignes à la fois pratiques et éthiques et qui mêlerait accompagnement personnalisé et ambiance chaleureuse. Le succès des enseignes de frippes, notamment à Paris, est révélatrice de cette tendance de fond.Enfin, dernier exemple et non des moindres : Rent the Runway. L’entreprise américaine, en pleine croissance, a révolutionné l'industrie de la mode en introduisant un modèle de location de vêtements de luxe. L'entreprise fondée en 2009 permet ainsi aux clients de louer des tenues pour une fraction du prix d'achat, offrant ainsi une garde-robe illimitée et constamment renouvelée. Ce modèle répond à la demande croissante de durabilité et de flexibilité dans la mode, tout en réduisant le gaspillage lié à la fast fashion. Pour couronner le tout, Rent the Runway se targue également d’utiliser des technologies avancées pour gérer son inventaire et personnaliser les recommandations pour ses clients, améliorant ainsi l'expérience utilisateur et optimisant la logistique.Le prêt-à-porter français pourrait aussi s'inspirer de ce modèle innovant en explorant des options de location pour certaines catégories de vêtements, notamment les tenues de soirée ou les vêtements haut de gamme. Un positionnement d’autant plus pertinent que la France, pays de la haute couture, ne manque pas de créateurs. Un véritable “vivier” de vêtements uniques ou produits en peu d’exemplaires qui pourraient ainsi se louer en un simple clic sur une application et en étant livré en quelques heures. La demande est forte, le modèle innovant et porteur d’une petite révolution dans nos habitudes de consommation.Autant de bonnes idées et pistes de réflexion qui doivent inspirer investisseurs et entrepreneurs…
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J'aimerais bien comprendre comment des modèles comme Shein, qui reposent pourtant sur une fabrication de masse et des coûts réduits, peuvent vraiment inspirer des changements durables pour le retail français. On a besoin de solutions locales et éthiques, non? - Pseudo: JeanDuSud
L'article est très pertinent ! En effet, le modèle du prêt-à-porter en France semble atteindre ses limites. Toutefois, la question de savoir si les solutions proposées par les nouveaux retailers sont vraiment adaptées à notre marché reste entière. Est-ce que les consommateurs français sont prêts pour ces changements radicaux ? À mon avis, une stratégie hybride alliant tradition et modernité pourrait mieux correspondre à nos habitudes de consommation.
Encore une fois, c'est la preuve que le modèle économique du prêt-à-porter français est complètement dépassé.
Pimkie en sauvegarde, ça pique. C'est sûr qu'il va falloir s'inspirer des nouveaux géants , mais on a l'impression que c'est un peu tard, non ? En plus niveau écologie, c'est pas terrible terrible. Le paradoxe des gens qui veulent de l'écologie mais qui se ruent vers les produits grande conso à qualité médiocre et avec un bilan carbone désastreux.
C'est bien beau de dire que le modèle est à bout de souffle, mais où sont les solutions concrètes ? La comparaison avec Shein ou Rent the Runway, c'est sympa, mais est-ce que ce genre de modèle est vraiment transposable chez nous ?