Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
L'élan entrepreneurial français connaît un coup d'arrêt. D'après les derniers chiffres de l'Insee, les créations d'entreprises ont reculé pour le quatrième mois consécutif en mars, accentuant une tendance baissière amorcée à la fin de l'année dernière. Ce recul de 1,3 % par rapport à février touche l'ensemble des formes juridiques, dans un contexte économique marqué par l'attentisme et les incertitudes réglementaires.
Avec 90 694 nouvelles entreprises enregistrées en mars, la baisse est nette. Les entreprises classiques sont les plus touchées, affichant une chute de 2,5 % sur un mois. Sur les trois premiers mois de l’année, le recul atteint même 17,4 % comparé à la même période en 2024.Les micro-entrepreneurs, qui représentent près de 65 % des créations récentes, montrent une certaine résilience, avec un recul modéré de 0,6 % en mars. Sur un an, leurs immatriculations continuent néanmoins d’augmenter de 3,4 %, confirmant l’attractivité persistante de ce régime malgré le contexte.
La baisse des créations ne touche pas tous les secteurs avec la même intensité. L’industrie au sens large enregistre un plongeon spectaculaire de 12,1 % en mars. Les travaux d’installation électrique sont particulièrement touchés. Ce repli est notamment lié à des modifications réglementaires dans le secteur de l’électricité photovoltaïque, qui obligent certains particuliers à s’immatriculer en tant qu’entreprise dès qu’ils vendent leur production.Le secteur de la construction, déjà fragilisé, continue sa descente avec une baisse de 1,9 %, et une perte de 3 600 créations par rapport au début 2024.
Recevez chaque semaine des analyses exclusives et les opportunités du moment.
Le secteur des transports et de l’entreposage, qui avait été l’un des moteurs des créations en 2024, recule fortement en mars (-8,9 %). Pourtant, sur douze mois glissants, il reste le secteur le plus dynamique, avec une hausse spectaculaire de +22,1 % des créations. Ce contraste illustre les difficultés à lire clairement les tendances dans un environnement fluctuant.
Quelques secteurs résistent et affichent même une croissance. C’est le cas des activités de soutien aux entreprises (+1,1 %), qui continuent de recruter des indépendants. Le rebond est encore plus marqué dans l’enseignement, la santé et l’action sociale, où les créations grimpent de 4,8 %, après un mois de février en baisse.Si l’on élargit le regard à une échelle annuelle, le nombre total de créations d’entreprises entre avril 2024 et mars 2025 progresse légèrement de 1,7 %. Mais cette hausse est trompeuse : elle repose uniquement sur les micro-entrepreneurs et les sociétés (+3,4 % et +2,9 % respectivement), alors que les entreprises individuelles classiques s’effondrent de 11,2 %.
Entre contexte économique frileux, réformes fiscales suspendues (comme celle sur la TVA des petits entrepreneurs), et durcissement de certaines réglementations, les freins à la création d’entreprise se multiplient. Le gouvernement est attendu au tournant au printemps, alors que le besoin de relancer l’activité, en particulier dans les secteurs productifs, devient urgent.
En dépit de cette séquence de baisse, le nombre total d’entreprises créées sur les 12 derniers mois (avril 2024 à mars 2025) est en légère hausse de 1,7 % par rapport à la même période un an plus tôt. Mais cette progression masque de fortes disparités : les micro-entreprises et sociétés sont en progression, alors que les entreprises individuelles classiques s’effondrent.
Ces chiffres mettent en lumière une économie entrepreneuriale sous tension, entre incertitudes réglementaires (TVA, photovoltaïque), conjoncture économique hésitante et disparités sectorielles. Alors que le gouvernement temporise sur certaines réformes sensibles, la trajectoire des créations d'entreprises au printemps sera scrutée de près.
Tous les deux mois :
- Des interviews exclusives d'investisseurs
- Des dossiers spéciaux sur les stratégies d'investissement
- Les secteurs prometteurs pour les mois à venir...
Bourse, Immobilier, Non coté, Business, Crypto...
1 an, 6 numéros : 39,50 € au lieu de 47,40 € TTC
➸ Mécénat : mode d’emploi pour une approche gagnante
➸ Contribution sur les hauts revenus : la taxe qui veut faire payer (vraiment) les plus aisés