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Donald Trump a encore frappé fort. Le président américain a annoncé mercredi 27 mars l'instauration de droits de douane supplémentaires de 25% sur les importations automobiles, une décision qui ébranle l'industrie automobile mondiale. Au lendemain de cette annonce, le secteur automobile français tente de résister en Bourse, tandis que l'Europe et les États-Unis accusent le coup.
Face à la tempête déclenchée par Donald Trump, le secteur automobile français affiche une résilience, peut-être inattendue, en Bourse. Renault, fleuron de l'industrie hexagonale, maintient le cap malgré les turbulences. Le constructeur, qui a enregistré de solides performances financières en 2024, s'appuie sur un portefeuille de marques équilibré, incluant Dacia et Alpine, et surtout sur une exposition limitée au marché américain, où sa présence se fait surtout à travers sa participation dans Nissan. Bilan : une action stable hier (+0,55%), malgré le choc. Stellantis, né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, subit quant à lui une pression plus importante. Le groupe, très exposé aux États-Unis notamment via sa filiale Chrysler, a vu son cours chuter de 4,25% à la clôture du jeudi 27 mars, devenant la plus forte baisse du CAC 40. Cependant, sa diversification géographique et sa capacité à produire localement aux États-Unis pourraient lui permettre d'atténuer l'impact des nouvelles taxes à moyen terme. Les équipementiers français, tels que Valeo (-7,03%), sont également sous pression, mais bénéficient de leur présence sur d'autres marchés pour compenser partiellement les pertes potentielles.
Sur le marché européen, l'annonce de Trump a provoqué une onde de choc. L'industrie automobile allemande, particulièrement dépendante des exportations vers les États-Unis, est la plus touchée. Les constructeurs premium comme Mercedes-Benz (-2,69%), BMW (-2,55 %) et Volkswagen (-1,49%), qui exportent des véhicules outre-Atlantique, voient leurs cours boursiers en berne. Selon une analyse du cabinet Kearney, ces droits de douane pourraient « rapidement entraîner des pertes de plusieurs milliards d'euros et mettre en péril jusqu'à 25.000 emplois en Europe ». L'Association européenne des constructeurs (ACEA) a exhorté le président Trump à reconsidérer sa décision, soulignant l'impact négatif non seulement sur les constructeurs mondiaux, mais aussi sur l'industrie manufacturière américaine. Aux États-Unis, la réaction est plus nuancée. Si les constructeurs américains comme General Motors (-7,36 %) et Ford (-3,88 %) subissent également des baisses en Bourse, certains analystes estiment qu'ils pourraient bénéficier à long terme d'une protection accrue sur leur marché domestique. Cependant, la complexité des chaînes d'approvisionnement mondiales et la possibilité de mesures de rétorsion de la part de l'Union européenne et d'autres partenaires commerciaux jettent une ombre sur ces perspectives optimistes.
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Le marché automobile japonais n'a pas été épargné par l'onde de choc. Les grands constructeurs nippons ont vu leurs titres boursiers plonger, Toyota en tête avec une baisse de 2,81 %, l'action devenant ainsi l'un des principaux poids négatifs de l'indice Topix. Honda et Nissan n'ont pas été épargnés, subissant des baisses respectives de 2,60 % et 0,25 %. Mazda accuse une perte de 1,34 %. Face à ces turbulences, le gouvernement japonais prévoit « un impact considérable » sur les échanges économiques nippo-américains. Selon Takahide Kiuchi, économiste chez Nomura qui s'est exprimé auprès de l'AFP, cette hausse des droits de douane pourrait provoquer une baisse du PIB japonais de 0,2 %. En réaction immédiate, le Premier ministre Shigeru Ishiba a promis des mesures de rétorsion « appropriées ».
Cette crise survient à un moment critique pour l'industrie automobile mondiale, déjà confrontée à des défis majeurs. La transition vers l'électrique, les investissements massifs dans les technologies autonomes et connectées, ainsi que la nécessité de réduire l'empreinte carbone, pèsent lourdement sur les finances des constructeurs en Europe.La menace de surtaxes américaines pourrait compromettre des efforts de relance, évoqués par l'Union européenne. Pour l'industrie française, l'enjeu est désormais de naviguer entre la nécessité de préserver sa compétitivité sur le marché américain et l'impératif de poursuivre sa transformation. La diversification géographique, et le renforcement de la production locale dans les marchés clés apparaissent comme des stratégies importantes pour surmonter cette crise.Reste que les États-Unis sont fortement dépendants des importations de véhicules, celles-ci représentant près de la moitié des ventes. L'effet domestique est ainsi également à envisager négativement.
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