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Assurance : comment le 11 septembre a redessiné la couverture des risques terroristes

Les attaques du 11 septembre 2001 ont profondément transformé l'industrie de l'assurance, l'obligeant à repenser ses pratiques et à s'adapter à un monde où le risque terroriste est devenu une triste réalité. Ce traumatisme planétaire a donc donné naissance à des réformes durables qui, loin de s'essouffler, façonnent le futur d'un secteur en constante adaptation, capable de répondre aux menaces les plus imprévisibles.

Aujourd'hui encore, les structures mises en place après cet événement continuent de servir de modèle pour couvrir d'autres menaces, telles que le cyberterrorisme.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par C Dulary | Mis à jour le 11-09-2024 17:56 | Publié le 11-09-2024 16:53  Photo : REUTERS/Stringer  
Assurance : comment le 11 septembre a redessiné la couverture des risques terroristes
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Une onde de choc financière inédite

Le 11 septembre 2001 reste à jamais gravé dans la mémoire collective. Ce jour-là, non seulement les tours jumelles de New York s'effondrèrent sous les yeux d'une planète médusée, mais c'est aussi une autre structure, plus invisible, qui vacilla : celle de la finance mondiale, et plus particulièrement celle de l'assurance. La tragédie, avec son cortège de pertes humaines et matérielles, s'est aussi soldée par des répercussions économiques d'une ampleur inédite pour les assureurs, lesquels ont dû réinventer leur manière de couvrir le risque terroriste. Le 11 septembre a ainsi laissé son empreinte dans la structuration de l'assurance contemporaine.

L’impact économique immédiat des attaques fut vertigineux. Alors que les marchés financiers s’effondraient, le secteur de l’assurance subissait un choc sans précédent. Selon le National Association of Insurance Commissioners, association des régulateurs d'assurance américains, le coût total pour les compagnies s’est élevé à 47 milliards de dollars. Ce chiffre inclut les dommages matériels (dont 4,55 milliards de dollars pour les propriétaires des tours jumelles selon le New York Times), les pertes liées à l’interruption d’activité ainsi que l'indemnisation des victimes et de leur famille.

Ce poids financier a eu des conséquences directes et immédiates. Les primes d’assurance ont grimpé en flèche, et nombre d’entreprises se sont retrouvées temporairement sans couverture. Les assureurs, confrontés à une vague financière sans précédent, se sont retrouvés dans l’obligation de suspendre les souscriptions pour plusieurs mois. L’incertitude régnait, et la prise de risque devint, en un instant, une affaire bien plus complexe et coûteuse.

Le grand ménage des polices d'assurance

Avant 2001, le terrorisme n’était qu’une clause accessoire dans les contrats d’assurance. Après les attentats, il devint impensable de continuer ainsi. L’industrie, contrainte de revoir sa copie, a isolé le risque terroriste dans les contrats, lui dédiant des polices spécifiques. Une telle menace ne pouvait plus être diluée parmi d’autres risques, sous peine de mettre toute l'industrie en faillite en cas de nouvel évènement tragique de grande ampleur.

La conséquence fut immédiate : une hausse généralisée des primes et une réévaluation complète des contrats. Les entreprises qui, auparavant, ne considéraient pas le terrorisme comme un danger imminent, se retrouvèrent dans l'obligation de revoir leur couverture. Cette réorganisation, si coûteuse fut-elle, marqua le début d’une nouvelle ère pour l’industrie de l’assurance.

L'émergence des polices dédiées au terrorisme

Dans les mois qui suivirent le drame, le secteur donné naissance à des polices d’assurance exclusivement consacrées au terrorisme. L’enjeu était double : protéger les entreprises face à cette nouvelle menace et redonner confiance aux acteurs économiques. Le Terrorism Risk Insurance Act (TRIA), adopté en 2002 aux États-Unis, fut une réponse directe à cette situation critique. Cette loi permettait aux assureurs de continuer à proposer une couverture contre le terrorisme tout en partageant le risque avec l’État.

En Europe, et plus particulièrement en France, la réaction fut également rapide et décisive. Le Gareat (Groupement d'Assurance et de Réassurance des Risques Attentats et Actes de Terrorisme) fut créé en janvier 2002. Ce mécanisme public-privé de réassurance des risques terroristes, soutenu par la Caisse centrale de réassurance (CCR), fut conçu pour garantir une couverture contre des attaques de grande ampleur.

Le modèle français du Gareat est un exemple unique de coopération entre le public et le privé. S’il n’a été, heureusement, que peu sollicité, ce système a permis de constituer des réserves solides pour faire face aux sinistres liés au terrorisme, y compris dans des scénarios extrêmes, comme une attaque à la « bombe sale » impliquant des agents chimiques, biologiques ou nucléaires. Cette anticipation montre bien que le secteur a su tirer les leçons du 11 septembre en ne négligeant aucun scénario, aussi improbable soit-il.

Depuis les événements, le marché de l’assurance terroriste s’est structuré et diversifié. Si, au lendemain du 11 septembre, la peur d’une nouvelle attaque était omniprésente, la fréquence des attentats de grande ampleur a depuis diminué. Les polices d’assurance couvrant le terrorisme et les violences politiques continuent aujourd'hui d’évoluer, mais avec des primes modérées pour les entreprises qui cherchent à se prémunir contre ces risques.








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Commentaires (3)

J'imagine que pour les entreprises, il est crucial de se protéger contre des risques aussi imprévisibles. Quelqu'un sait comment ces polices sont calculées ?

Après la lecture de cet article, je me demande si les primes d'assurance n'ont pas explosé depuis le 11 septembre. On parle souvent de l'impact sur la finance mondiale, mais qu'en est-il des assurances pour les particuliers et les petites entreprises ? Quelqu'un a des infos là-dessus ?

La manière dont les assurances ont réagi après le 11 septembre m'impressionne toujours. Voir combien ils ont dû revoir leurs échéances et inclure des clauses spécifiques montre à quel point le secteur doit rester flexible et prévoyant face à des imprévus majeurs.