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Le retrait de BlackRock de l'initiative Net Zero Asset Managers (NZAM) a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le secteur financier. En quittant cette coalition qui rassemble les gestionnaires d'actifs engagés pour la neutralité carbone d'ici 2050, le géant mondial de la gestion d'actifs, avec ses 11.475 milliards de dollars d'encours, soulève des interrogations sur l'avenir des alliances climatiques volontaires. Pourquoi une telle décision ? Quels en sont les impacts sur la finance durable et sur les engagements pris pour lutter contre le changement climatique ?
BlackRock, premier gestionnaire d’actifs au monde, était l’un des membres les plus influents de la NZAM, une initiative regroupant plus de 325 institutions en juillet 2024, pour un total de 57.500 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Ce départ, qui intervient après ceux de sept autres groupes depuis novembre dernier, porte un coup dur à la crédibilité de cette coalition, déjà fragilisée par le retrait de Vanguard fin 2022, puis d'autres sociétés comme Axa et Allianz.La NZAM repose sur un principe de volontariat, invitant ses membres à aligner leurs portefeuilles d’investissement avec l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Cet engagement symbolique, bien qu’encadré par des rapports réguliers, avait été conçu comme une réponse collective aux risques financiers liés au changement climatique. Mais avec des membres de premier plan qui se désengagent, les interrogations se multiplient : ces coalitions peuvent-elles tenir face aux pressions économiques et politiques croissantes ?
Dans un communiqué, BlackRock a justifié son départ par la confusion que son adhésion à la NZAM aurait générée, notamment en raison de procédures judiciaires intentées par plusieurs autorités. Aux États-Unis, certains procureurs généraux d’États conservateurs ont accusé les membres de la NZAM de pratiques contraires aux lois antitrust, en reprochant à l’alliance de nuire au développement des énergies fossiles et d’en faire artificiellement monter les prix.Cette pression s’est intensifiée dans un contexte de polarisation politique accrue, particulièrement après les critiques adressées à Larry Fink, PDG de BlackRock, par des représentants républicains. Ceux-ci l’accusent de boycotter les industries pétrolières et gazières au nom de considérations environnementales. Ces attaques, combinées à des recours en justice, ont poussé plusieurs grandes banques américaines, comme JPMorgan Chase ou Goldman Sachs, à quitter des alliances similaires, comme la Net Zero Banking Alliance, dès 2021.Malgré son retrait de la NZAM, BlackRock affirme que cette décision n’affectera pas ses produits ni la gestion des portefeuilles de ses clients. La société reste engagée dans les stratégies de transition énergétique, avec plus de 1.000 milliards de dollars d’actifs gérés en investissements durables.
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Le départ de BlackRock soulève une question cruciale : ces initiatives mondiales reposant sur le volontariat sont-elles encore viables ? Les démissions successives d’acteurs majeurs traduisent une fragilité face aux tensions économiques et géopolitiques. Si elles visent à fédérer les gestionnaires d’actifs autour d’un objectif commun, elles peinent à concilier les impératifs financiers des membres avec les engagements climatiques ambitieux qu’elles défendent.Pour la NZAM, l’enjeu est double. D’une part, maintenir une masse critique d’adhérents pour conserver son influence sur les marchés. D’autre part, rassurer les membres restants sur la sécurité juridique de leur participation. Cette mission est d’autant plus complexe que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait raviver les tensions et les attaques contre la finance durable.Quant à BlackRock, ce retrait pourrait renforcer sa capacité à naviguer dans un environnement politique polarisé, tout en poursuivant ses efforts pour intégrer les enjeux climatiques dans ses stratégies d’investissement. Cependant, son choix de quitter une coalition majeure laisse planer un doute sur la pérennité de ces initiatives globales.
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