Sortie le 7 novembre
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Les multiples alarmes concernant les conséquences d'un réchauffement climatique et de la pollution incitent au changement des comportements. Le secteur financier a lui aussi un rôle majeur à jouer en faveur de la transition énergétique et écologique, en réorientant les sources de financement vers des activités économiques plus vertueuses. Ideal-investisseur.fr vous propose de découvrir quelques notions de la « finance verte ».
Pour ne pas rester un vœu pieux, relever le défi du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique doit aussi s'accompagner d'une réallocation des ressources. Ce n'est qu'au prix d'une redéfinition de nos systèmes économiques que la transition écologique se fera pour l'homme, et non contre lui. Cet impératif, après une phase de prise de conscience, ouvre la voie à ce que l'on appelle désormais « la finance verte ». Celle-ci, pour peu que l'on veuille qu'elle soit éthique, doit aussi être une démonstration de réalisme économique. Négliger des objectifs de rentabilité ne ferait que desservir la cause écologique. La finance verte peut ainsi devenir le nouveau paradigme d'une mutation des menaces environnementales en opportunités. Des outils existent et sont d'ores et déjà efficients. De nombreux projets verts voient le jour, portés par des investisseurs soucieux d'homogénéiser transition écologique et financements qui lui soient adaptés. Les obligations vertes ou Green bonds sont notamment le fer de lance de ces montages innovants. Quoique encore relativement confidentiels, les encours de ces produits financiers ne cessent de croître et leur souscription est désormais à la portée de tous.
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Sur le fond, une obligation verte ne diffère pas des titres de créance classiques, le plus souvent à taux fixe, que nous connaissons. Il s'agit d'un emprunt émis par une entité publique ou une entreprise. Le porteur de ce titre perçoit, en contrepartie de l'argent qu'il met à disposition, une rémunération que l'on appelle un coupon ou plus communément un taux d'intérêt. Pendant toute sa durée de vie, la valeur nominale ou le pair de cette obligation pourra osciller à la hausse ou à la baisse, mais in fine elle sera toujours remboursée à la date de maturité de l'emprunt pour sa valeur d'émission. Un Green Bond se distingue cependant des obligations classiques. Principalement parce que son émetteur a pris l'engagement d'utiliser les fonds récoltés au financement d'un projet dédié au développement durable. Il se doit ensuite chaque année, en sus des obligations légales en matière d'informations financières à délivrer aux épargnants, de soumettre aux investisseurs un rapport sur l'évolution des projets verts qu'il finance.
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Le premier « emprunt vert » avait été initié en 2007. Progressivement, les émissions de Green Bonds se sont fortement accrues, surtout à partir de 2013, jusqu'à atteindre 164 milliards en 2017. La progression à 2 chiffres des encours d'émission qui prévalait jusque-là a cependant marqué le pas en 2018 avec une hausse limitée à 3 % par rapport à 2017. Au premier semestre 2019, les marchés semblent avoir renoué avec l'engouement pour les obligations vertes puisque l'on recensait déjà 100 milliards d'émissions. Selon l'ONG Climate Bonds Initiative, en 2019 l'hexagone est en tête des émetteurs de Green bonds sur la planète. Avec plus de 15 milliards d'euros d'obligations vertes émises, la France devance les autres pays. EDF, ENGIE et le secteur bancaire sont à l'origine de ce leadership. Mais la forte progression affichée en 2019 semble aussi annoncer un repositionnement des États-Unis sur le secteur de la finance verte. Malgré la décision de Donald Trump sortir des accords de Paris, la demande de plus en plus forte des investisseurs en matière d'emprunts verts (Moody's table sur un marché de 200 milliards de dollars en 2019) a sans doute aiguisé l'appétit du monde de la finance outre-Atlantique.
D'aucuns voudraient que le secteur financier ne soit pas toujours vertueux. Le concept de l'ISR promet de redorer son blason. De quoi s'agit-il ? L'investissement socialement responsable pose le principe de ne pas tenir compte uniquement de critères financiers dans le choix des supports investis. Les actifs sous-jacents gérés par des fonds labellisés ISR répondent en effet à la prise en compte de normes extrafinancières. Ils doivent réunir des conditions prédéfinies relevant de critères environnementaux ou de modes de gouvernance plus humanistes (critères ESG). Ils doivent également mettre l'investissement au service d'objectifs visant à le rendre compatible avec la politique sociale. Symboles de la finance durable accessibles au grand public, les fonds ISR peuvent par exemple être investis dans des entreprises luttant contre le changement climatique ou les gaz à effet de serre, oeuvrant à favoriser la transition énergétique. Mais leur stratégie d'investissement peut aussi consister à financer des entreprises vertueuses ou à exclure certaines activités économiques (énergies fossiles, jeux d'argent...).
L'ESG : une méthode d'évaluation des entreprises basée sur l'environnemental, le social et la gouvernance La labellisation ISR des produits de placements repose notamment sur une méthode d'évaluation dite ESG. De ce processus dépend la crédibilité de la finance verte. Il consiste à évaluer les entreprises sur des critères environnementaux, sociaux et de mode de gouvernance. Ce dispositif doit permettre d'identifier les fonds et entreprises respectueux du label ISR, mais également pousser les acteurs économiques à s'y conformer. Il a en effet vocation à devenir un label réellement différenciant et vecteur de compétitivité.
Même si le principe de l'investissement responsable est plébiscité par une large majorité de Français, l'ISR peine à attirer les épargnants. La plupart disent ne pas connaître ces supports et seulement 5 % d'entre eux affirment y avoir déjà souscrit. Il faut sans doute attribuer à cette méconnaissance à un défaut de communication et de pédagogie. Les réseaux bancaires, principaux canaux de distribution de l'épargne, n'ont jusqu'à présent pas fait la promotion de la finance verte. Les conseillers bancaires, qui occupent un poste clé par lequel passe l'information financière auprès des clients, n'ont pas encore été enjoints d'informer sur ce sujet. Peut-être qu'une démocratisation de la finance responsable nécessitait que le législateur prenne quelques dispositions incitatives. La Loi PACTE de 2019 vient de remédier à cette déshérence. Ce texte prévoit en effet qu'à partir du 1er janvier 2020, les contrats d'assurance-vie proposés aux particuliers devront obligatoirement comporter des produits d'épargne responsables.
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