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La Banque Européenne d'Investissement (BEI) vient d'annoncer l'arrêt du financement des projets liés aux énergies fossiles dès 2021. L'institution souhaite désormais favoriser l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les innovations liées aux énergies propres.
Cette décision marque la nouvelle politique d'investissement votée par les membres du comité de direction jeudi, ceux-ci souhaitant que la BEI devienne une véritable « banque du climat ». Elle entérine également l'engagement pris fin juillet 2019 par l'institution. « Les scientifiques estiment que nous sommes sur le chemin d'un réchauffement climatique de 3 à 4 degrés d'ici la fin du siècle », explique Werner Hoyer, Président de l'institution. « Si cela se produit, une grande partie de la planète deviendra invivable, avec des conséquences désastreuses sur les populations. [...] Aujourd'hui la Banque a décidé de faire un bond en avant dans ses ambitions. Nous allons arrêter de financer les énergies fossiles et lancer la stratégie d'investissement en faveur du climat la plus ambitieuse de toutes les institutions financières publiques au monde », a-t-il indiqué. En parallèle du financement de projets liés aux énergies propres, la Banque européenne d'investissement déclare vouloir débloquer 1 milliard d'euros en faveur de l'investissement durable sur la prochaine décennie, notamment dans le cadre de la protection de l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Elle se prépare en outre « à aligner tous ses activités de financement sur les objectifs des accords de Paris à partir de fin 2020 », indique son communiqué. Bruno Le Maire a aussitôt salué « une décision historique qui constitue la première étape vers la création de la Banque européenne du climat proposée par le président Macron ». Le 8 novembre, en marge des réunions de l'ECOFIN, le ministre de l'Économie appelait en effet l'organisme à devenir « le bras armé de l'Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans les investissements nécessaires pour la transition écologique ».
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L'ONG Les amis de la Terre, qui avait notamment dénoncé les 7,9 milliards d'euros de prêts octroyés entre 2015 et 2018 au secteur des énergies fossiles (21% du total des prêts de la banque), s'est félicitée de cette nouvelle orientation. Elle reste néanmoins vigilante quant à l'avenir du financement du gaz. « Le bras armé financier de l'Union européenne vient de prendre un tournant historique en renonçant à financer les énergies fossiles. Tout en restant vigilants pour que de nouvelles infrastructures gazières ne soient pas largement financées dans les deux prochaines années, nous saluons cette position qui doit faire prendre conscience à l'ensemble des acteurs financiers, publics comme privés, de leurs responsabilités. Si le gouvernement français a été moteur pour que cette nouvelle politique soit adoptée, il s'agit maintenant d'être cohérent et d'en faire de même pour ses propres financements aux énergies fossiles à travers les aides à l'export, discutées actuellement dans le cadre du projet de loi de finance 2020 », a déclaré Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics aux Amis de la Terre.
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Créée en 1957, la Banque Européenne d'Investissement est l'institution financière des États membres de l'Union européenne. Elle emprunte de l'argent sur les marchés financiers afin de financer des projets européens, voire extra-européens. La politique d'investissement de la BEI est décidée par un Conseil des gouverneurs représenté par les ministres de l'Économie des 28 pays membres de l'UE. Le Conseil d'administration est ensuite chargé de la mettre en œuvre. Pour 2018, le montant des prêts octroyés par la BEI s'élève à 55 milliards d'euros. Les secteurs les plus importants sont le transport (10 milliards d'euros), l'énergie (7 milliards) et l'industrie (6 milliards). Les projets européens représentent 87% des financements.
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