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A l'occasion d'un entretien, Frédéric Largeron, directeur de la Banque Privée du groupe Crédit du Nord, revient sur la façon dont l'établissement a réussi à allier philanthropie et RSE sur l'un de ses produits, et nous explique pourquoi la démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) tend à s'imposer dans le choix des supports financiers.
Frédéric Largeron. - Depuis ses origines, la mission du groupe Crédit du Nord consiste à tisser, au cœur des territoires, des liens dans la vie économique, artistique, sportive ou associative et d'avoir ainsi un impact social. La philanthropie est une tendance de fond que les banques du groupe Crédit du Nord ont toujours accompagnée via notamment une politique de mécénat constante depuis plus de 30 ans et des partenariats avec de nombreuses institutions et associations régionales. Nous avons réfléchi à plusieurs, notamment avec Béatrice Louis, la responsable du Mécénat, et en impliquant des clients. En 2018, a émergé l'idée de reverser une partie de la marge de la Banque sur un produit financier, pour la première fois. Cette innovation s'inscrit comme un prolongement naturel de notre engagement auprès de ceux qui entreprennent.
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Nous avons décidé de reverser un pourcentage de la marge générée par un de nos produits de placements à 2 associations. Nous avons constitué un comité qui en a présélectionné 5, puis l'ensemble des équipes de la Banque Privée a voté pour en retenir 2 : Enfants sans Cancer et Les Compagnons du Devoir. Nous avons ensuite pris contact avec ces associations pour savoir si elles étaient en phase avec notre projet. Quand nous avons lancé le produit, les clients savaient qu'une partie des bénéfices de la banque serait reversée à ces deux associations. Nous avons donc lancé deux versions du produit : Onyx Partage, dont un pourcentage de la marge allait être reversée, et « Onyx » qui ne le prévoyait pas. Tous les clients qui ont souscrit au produit structuré ont opté pour la version « Onyx Partage ». Nous sommes aussi allés jusqu'au bout de notre raisonnement RSE le sous-jacent sur lequel repose Onyx Partage correspond donc lui aussi à une démarche RSE.
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Aujourd'hui, beaucoup d'études indiquent que cela joue peu sur le rendement, surtout sur une longe période. Ce qui est assez logique, puisque dans le sujet de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, il y a notamment le sujet de la gouvernance : la manière dont l'entreprise est gérée, dont les salariés sont rémunérés... Tous ces critères sont très favorables à la pérennité d'une société. Sur du court terme, il peut y avoir un peu de décalage.
La tendance de responsabilité sociétale des investissements se déploie de plus en plus. La génération des Millenials exprime une volonté de changements sur lesquels les autres générations s'accordent : aujourd'hui tous les clients sont intéressés par l'approche RSE. L'ISR est facilement interprétable par un client car c'est un label, mais il reste uniquement Français et, selon les méthodologies qui sont retenues, parfois on n'y retrouve pas vraiment une démarche de Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE). Nous travaillons sur des fonds ISR, mais ce que l'on souhaite surtout, c'est que nos partenaires asset-managers appliquent les critères fondamentaux de l'ESG [critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance utilisés comme méthodologie dans certaines investissements ISR, ndlr] au sein de leurs modes de gestion. C'est le cas de 70% d'entre eux à ce jour.
Exactement. Ils vont au-delà de la labellisation des « fonds ISR ». Et c'est la tendance de demain.