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Avec la chute vertigineuse des cours du pétrole, les difficultés d'entente entre les pays producteurs et les capacités de stockage à leur maximum, les actionnaires des compagnies pétrolières se résignent à conserver leurs titres. Explications d'Antoine Fraysse Soulier, responsable de l'analyse de marchés chez eToro.
Après une chute de 66% au premier trimestre, signant ainsi la pire performance trimestrielle de son histoire, le pétrole brut léger américain WTI, référence américaine, a encore connu hier une séance très volatile en raison du sommet de l'OPEP qui se déroulait sous une certaine tension. Le sommet entre les pays de l'OPEP et leurs alliés menés par la Russie, a conduit à un accord qui était nécessaire. Il porte sur une baisse de production de 10 millions de barils par jour pendant deux mois, à partir du 1er mai. La moitié concernera l'Arabie Saoudite et la Russie, c'est-à-dire une réduction de 2,5 millions de barils chacun. Le Kremlin a toutefois imposé ses conditions, à savoir que le premier producteur mondial, les Etats-Unis, réduise également sa production. Donald Trump n'a pas confirmé cela à cette heure-ci, c'est pourquoi la réunion des ministres de l'Energie du G20 qui se tiendra aujourd'hui est très attendue. A lire - Investir en bourse : 3 actions qui devraient se valoriser malgré la crise Malgré cet accord sans précédent dans l'histoire de l'OPEP, les cours du pétrole n'ont pas réagi comme l'attendaient les protagonistes du sommet, c'est-à-dire par un fort rebond. En effet, les prix du WTI ont terminé la séance en repli de plus de 9%. Les explications sont multiples, les investisseurs s'attendaient tout d'abord à une réduction de 15 millions de barils par jours, dans la fourchette haute, donc les 10 millions peuvent sembler décevants aux yeux de certains. Surtout, avec la pandémie de coronavirus, la demande mondiale pourrait chuter de plus de 20% au T1, passant de 100 à 80 millions barils par jour, par conséquent la réduction des 10 millions ne serait pas suffisante pour compenser la chute de la demande. Au niveau actuel, les capacités de stockage sont quasiment à leur maximum, les gros producteurs vont devoir à nouveau se réunir pour baisser leur production et ainsi éviter un excédent de pétrole qui ne pourrait être stocké. Bien que le rebond du cours du pétrole ne soit pour l'heure pas assuré, le niveau de prix ne sera bientôt plus supportable pour les pays producteurs, ce qui devrait accélérer la prise de décisions, y compris de la part des Etats-Unis. Les investisseurs des principales compagnies pétrolières comme Total, Shell ou BP sont donc contraints à une posture attentiste et à la conservation de leurs titres jusqu'à la prochaine hausse du prix du baril.
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