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Le débat sur l'évolution des taux d'intérêt à long terme se poursuit alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ajustent progressivement leur politique monétaire. Malgré la baisse des taux courts amorcée, les perspectives pour les taux à long terme restent floues. Si la Fed continue de réduire ses taux, le comportement des taux à long terme, notamment aux États-Unis et en Europe, reflète une situation économique complexe et incertaine.
Après une chute notable des taux à long terme américains entre mai et septembre , passant de 4,70 % à 3,60 %, ceux-ci ont récemment remonté en réaction aux statistiques économiques. Le marché de l’emploi américain a fortement rebondi en septembre, dépassant les attentes des analystes. Cette dynamique s'est accompagnée d'une hausse inattendue des prix à la consommation, laissant entrevoir un environnement économique plus résilient que prévu.Les estimations de la croissance du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre, avec une prévision de +3,2 % selon la Fed d'Atlanta, reflètent cette solidité. Dans ce contexte, la Fed devrait continuer de baisser ses taux, mais de manière plus graduelle, avec une probable réduction de 25 points de base prévue pour novembre, contre une réduction plus forte de 50 points de base observée en septembre. Cependant, cette évolution n'efface pas les incertitudes persistantes concernant les taux à long terme. Le marché obligataire reste marqué par une inversion de la courbe des taux, avec des taux courts plus élevés que les taux longs. Cette inversion est alimentée par des taux directeurs de la Fed toujours supérieurs à 4,75 %, et la concurrence accrue entre le marché monétaire et obligataire exacerbe la nervosité des investisseurs.
L'une des grandes questions qui anime les discussions économiques concerne le niveau d'équilibre des taux d’intérêt réels à long terme. Avant la crise financière de 2008, ces taux étaient étroitement alignés avec la croissance économique potentielle. Cependant, la décennie 2010 a vu un décrochage de cette trajectoire, avec des taux réels plongeant bien en dessous de cette référence. Ce phénomène a donné naissance à l'hypothèse de la « stagnation séculaire », selon laquelle les taux d'intérêt réels devaient rester durablement bas pour permettre à l'économie de croître et au chômage de baisser.Depuis 2022, les taux réels aux États-Unis se sont rapprochés de nouveau de leur niveau de croissance potentielle, tandis que cette convergence reste partielle en zone euro. Pourtant, des incertitudes demeurent quant à la durabilité de cette situation. Certains économistes affirment que les facteurs structurels qui ont conduit à la stagnation séculaire – comme le vieillissement démographique – sont toujours présents. À l'inverse, d'autres estiment que l'économie est désormais entrée dans un nouveau cycle, caractérisé par des taux réels plus élevés, en raison notamment d’un faible taux de chômage et d’un endettement public important.Les investisseurs et les banques centrales restent prudents face à ces scénarios. Si l'économie américaine semble en mesure de supporter des taux réels plus élevés que ceux des années 2010, la situation en Europe est beaucoup plus fragile. La conjoncture européenne, plus atone, rend la question du niveau optimal des taux d’intérêt encore plus épineuse.
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En Europe, l’économie montre des signes d’essoufflement, et les actions de la BCE sont attentivement observées. Le 17 octobre, une nouvelle réduction des taux pourrait intervenir, dans le cadre de la politique d’assouplissement monétaire engagée pour stimuler la croissance dans la zone euro. Si cette mesure porte ses fruits et que l’économie européenne réagit positivement, il est possible que la BCE ne doive pas abaisser ses taux en dessous de 2 %. Dans ce cas, les taux longs allemands, souvent considérés comme une référence, auraient peu de chance de chuter nettement en dessous de leurs niveaux actuels.Cependant, si la réponse économique est plus lente ou insuffisante, l’hypothèse d’un retour à une stagnation séculaire en Europe pourrait gagner en crédibilité. Une telle situation verrait les taux longs rester durablement bas, ce qui poserait un défi supplémentaire à la BCE et aux investisseurs européens.Pour l’heure, dans les stratégies d’investissement, les obligations à long terme restent des outils de couverture contre les risques extrêmes, mais elles n’apparaissent plus comme des refuges sûrs. La préférence semble se tourner vers des actifs plus liquides, notamment ceux du marché monétaire, afin de limiter le risque lié à la durée. Cela reflète une prudence accrue dans un contexte où les évolutions des taux d’intérêt sont étroitement surveillées.
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