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Le géant des spiritueux subit de plein fouet les turbulences géopolitiques et les révisions drastiques de ses perspectives financières. Une descente aux enfers qui interroge sur la résilience du modèle premium face aux crises mondiales.
Avec une capitalisation boursière de 24,4 milliards d’€, Pernod Ricard affiche un repli d'environ 11 % depuis le début de l'année. Le titre a touché son plus bas annuel à 95,90 €, loin des 155,40 € de mars 2024. Cette dégringolade s’explique d’abord par des résultats décevants : au premier semestre 2024/25, les ventes organiques ont reculé de 4 % à 6,176 milliards d’€, tandis que le résultat net part du groupe s’est effondré de 24 % à 1,19 milliard d’€. Face à cela, la direction a activé un plan d’économies de 900 millions d’€ depuis 2022, tout en revoyant ses prévisions 2025 à la baisse : -3 % à -1 % de croissance organique contre +4 % à +7 % précédemment. La stratégie de « premiumisation" bute sur la contraction du marché chinois, tandis que les cessions d’actifs comme Becherovka ou Clan Campbell peinent à redynamiser le portefeuille.
Le conflit douanier sino-européen sur les véhicules électriques a détérioré l’environnement commercial. En représailles aux droits de douane européens, Pékin a alourdi de 15 % les taxes sur le cognac français dès janvier 2025, impactant directement Martell (12 % du chiffre d’affaires groupe). Conséquence : les ventes en Chine et en duty-free asiatique se sont contractées de 25 % au sur la première moitié de l'exercice courant. Au total, l'augmentation des droits de douanes chinois et américains pourraient coûter environ 200 millions d'euros à la société.Parallèlement, la dépréciation des monnaies émergentes (-110 M€ d’impact opérationnel) et le ralentissement économique sud-coréen ont pesé. Malgré le partenariat mondial signé avec le PSG jusqu’en 2028 assurant une belle exposition à la marque, ces vents contraires et les incertitudes persistantes sur le climat mondial expliquent le décrochage de l'action ces derniers mois.
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Les analystes restent partagés. Obermatt maintient une recommandation « sell » en pointant une croissance atone (rank 4/100), malgré une valorisation attractive (P/E de 53) et une dette maîtrisée. Les objectifs de cours oscillent entre 104,90 € et 186,65 € pour 2026, avec une moyenne à 134,24 €. La direction table sur un rebond dès 2026/27 (+3 à +6 % de croissance moyenne), soutenu par des investissements ciblés (700 M€ annuels en Capex) et une marge opérationnelle stabilisée. Mais ce scénario reste conditionné à la levée des taxes douanières et à un redémarrage du marché chinois. Un pari risqué, alors que Diageo subit les mêmes pressions sectorielles.
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