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Le luxe vacille en bourse : LVMH et Kering en baisse continue, signal de la fin d'un âge d'or

L'effervescence des valeurs du luxe, naguère inébranlable, cède désormais sous le poids de réalités économiques plus austères. La bourse voit chuter de grandes maisons qui avaient longtemps surfé sur une vague de prospérité continue. Le ralentissement observé dans le secteur traduit une réorientation profonde de l'économie mondiale et des comportements d'achat. Les piliers historiques du CAC 40, tels que LVMH et Kering, vacillent sous la pression d'un marché en pleine redéfinition.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par J Daverny | Mis à jour le 13-09-2024 12:47 | Publié le 13-09-2024 12:19  Photo : Shutterstock  
Le luxe vacille en bourse : LVMH et Kering en baisse continue, signal de la fin d'un âge d'or

Un retour sur terre après l'âge d'or

Pendant des années, le luxe s’est nourri d’un appétit insatiable. Tiré par la demande chinoise et l’essor des classes moyennes, le secteur a vu ses titres atteindre des sommets historiques, malgré les vicissitudes économiques mondiales. Les plus grands groupes ont su capitaliser sur leur image, attirant une clientèle prête à dépenser sans compter. En 2023, LVMH était devenu la première capitalisation du CAC 40, avec des résultats stratosphériques soutenus par la consommation internationale, notamment asiatique.

Mais cette embellie semble aujourd’hui révolue. En l’espace de quelques mois, les valeurs du luxe ont entamé une chute aussi spectaculaire que leur ascension. LVMH, par exemple, a vu son action chuter de plus de 30 % depuis mars, affichant aujourd'hui 611,50 euros. Kering, propriétaire de Gucci et Balenciaga, a connu une correction encore plus brutale : en un an, son action a perdu 50 %, atteignant 229 euros, un niveau qu’elle n’avait plus connu depuis janvier 2017. Hermès, souvent perçu comme le modèle de résilience, tend à se maintenir sur un an, mais a vu son titre baisser de 18 % en 6 mois pour se stabiliser autour de 1916 euros.

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Les causes d'un effritement

Le ralentissement de l’économie chinoise est sans conteste le principal moteur de ce retournement de tendance. Mais avec l’émergence de la tendance « honte du luxe », similaire à celle observée après la crise financière de 2008, les consommateurs de la classe moyenne y revoient leurs priorités à la baisse. Moins enclins à afficher leur réussite à travers des marques ostentatoires, ils désertent les vitrines des grandes maisons européennes.

L’incertitude économique, qu’elle soit en Europe ou aux États-Unis, n’a fait qu’accentuer cette tendance. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt et une érosion généralisée du pouvoir d’achat limitent les dépenses, y compris dans des secteurs jusqu’ici préservés comme le luxe. Face à une conjoncture instable, les consommateurs sont de plus en plus enclins à privilégier les « petits luxes », accessibles, ou à investir dans des expériences de qualité plutôt que dans des biens matériels.




Un secteur contraint de se réinventer

Si le recul des ventes de produits de luxe semble marquer la fin d’une époque, il est également révélateur d’une mutation. Le marché du luxe doit désormais composer avec des clients aux attentes nouvelles. Pour les grandes maisons, cela signifie une réinvention à plusieurs niveaux. Le luxe expérientiel devient la clé de voûte d’une nouvelle stratégie : restaurants étoilés, hôtels de grand standing, et croisières privées répondent à un besoin croissant de vivre des expériences plutôt que de posséder.

Le digital et l’intelligence artificielle s’invitent aussi à la table des discussions stratégiques. Dans un monde où la personnalisation est reine, les maisons de luxe misent sur des algorithmes capables d’affiner toujours plus les recommandations faites à leurs clients les plus fidèles. Cette combinaison entre l’artisanat traditionnel et la modernité digitale pourrait devenir le levier indispensable pour maintenir la désirabilité des marques.



Quelles perspectives pour la fin de l'année ?

Les analystes, bien que prudents, estiment que le secteur sera toujours en croissance d’ici la fin de l’année 2024. Mais les années qui viennent dépendront fortement de la capacité des marques à s’adapter à un marché toujours plus polarisé : d’un côté, une clientèle ultra-riche qui continue d’exiger l’exclusivité ; de l’autre, une clientèle plus aspirante, sensible à la qualité-prix et à la durabilité des produits.

Pour l’heure, les grandes maisons sont confrontées à un dilemme : faut-il poursuivre la hausse des prix pour compenser la baisse des volumes ? Ou bien privilégier l’accessibilité afin de séduire une nouvelle génération de consommateurs, notamment au sein de la Gen Z, plus soucieuse d’éthique et de responsabilité sociale ?

La baisse actuelle ne sonne pas nécessairement le glas du secteur. Les maisons de luxe disposent encore de nombreux leviers pour s’adapter à un monde en mutation, mais la clé résidera dans leur capacité à faire évoluer leur modèle économique vers un luxe plus conscient, plus connecté aux aspirations de notre temps.

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Commentaires (10)

Alors là, ça m'étonne pas du tout. Ils ont surfé sur la vague pendant des années et voilà le retour de bâton. Peut-être qu'ils devraient commencer à penser à l'impact environnemental de leurs produits, ça contribuerait au moins à sauver les meubles.

C'est le moment ou jamais de se demander si on doit revoir nos stratégies d'investissement, vous ne pensez pas ? Peut-être que le secteur du luxe a juste besoin d'un nouveau souffle. En tout cas, ça fait réfléchir...

C'est quand même dingue de voir comment des géants comme LVMH et Kering peuvent vaciller si vite en Bourse. Faut-il revoir notre stratégie d'investissement sur le long terme dans le secteur du luxe ? Je me demande si d'autres entreprises vont pouvoir prendre le relais ou si c'est vraiment la fin d'une époque.

Cela fait des années que je dis que le secteur du luxe est surévalué. Un retour à la réalité était inévitable. Espérons que cela incite ces géants à reconsidérer leur stratégie et à investir dans l'innovation durable.

Aucun secteur n'est à l'abri de la volatilité ! Avec toutes les pressions économiques actuelles, il est normal de voir même les géants du luxe vaciller. Question d’adaptation pour eux aussi.