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Les fonds indiciels connaissent un essor sans précédent. En un an, le nombre de particuliers investisseurs a plus que doublé. En parallèle, l'âge moyen des personnes actives en Bourse a nettement diminué.
Les ETF passifs, ou trackers, sont des fonds d’investissement cotés en Bourse dont l’objectif est de répliquer la performance d’un indice, tel que le CAC 40 ou le S&P 500. En permettant aux investisseurs d’accéder à un portefeuille diversifié d’actifs sans avoir à les acquérir individuellement, ces instruments offrent une gestion simple et des frais généralement moins élevés que ceux des fonds gérés activement.Ces caractéristiques semblent convaincre les particuliers. Selon le Tableau de bord des investisseurs particuliers actifs en Bourse publié à l’été par l’Autorité des marchés financiers (AMF), le nombre d’investisseurs actifs en France sur les ETF a été multiplié par 2,7 en deux ans. Au troisième trimestre, 247 000 personnes ont ainsi acheté ou vendu ces fonds, un record depuis que l’institution collecte ces données. À titre de comparaison, 597 000 investisseurs ont été actifs sur le marché des actions (+ 15 % en un an).
57 000 particuliers ont choisi les ETF pour leur toute première opération en Bourse. Pour la première fois, c’est plus que ceux qui se sont lancés en achetant une ou plusieurs actions.Plus marquant encore, l’âge moyen des investisseurs sur ces supports a nettement baissé, passant, en seulement 4 ans, de plus de 60 ans à 48 ans selon l’AMF. Un signe que les plus jeunes générations adoptent massivement ces outils financiers. Leur simplicité, largement relayée sur les réseaux sociaux, et l’introduction des ETF sur Bitcoin en début d’année, les a mis un peu plus en lumière auprès d’eux. Mais surtout, les caractéristiques des ETF passifs répondent à la demande de ceux qui cherchent à investir sur les marchés financiers à long terme sans avoir à suivre l’actualité économique ou celle d’une société.
Matthieu Louvet, fondateur du cabinet de gestion de patrimoine S’investir Conseil comptant 148 000 abonnés sur YouTube, est convaincu de leur pertinence dans un portefeuille d’investissement. « Prenons l’exemple d’un "ETF MSCI World" : c’est un panier de près de 1 400 actions des plus grosses entreprises des pays développés, explique-t-il. En une seule transaction, on peut diversifier son portefeuille plus efficacement que lorsqu’on choisit seul ses actions en couvrant tous les secteurs et 23 pays. »Une diversification qui permet a priori d’obtenir de meilleurs résultats qu’en pratiquant le « stock picking » par soi-même. « Il faut voir qu’en tant que particulier, c’est en plus très dur d’arriver à faire mieux qu’un ETF en sélectionnant ses titres, poursuit le spécialiste. L’étude SPIVA (S&P Indices versus Active), qui compare les performances des fonds actifs avec leur indice de référence, montre que moins de 10 % des professionnels arrivent à faire mieux que l’indice phare des États-Unis, le S&P 500, sur la durée. Le dernier rapport montre que sur 20 ans, ce sont 93,03 % des fonds professionnels actifs essayant de battre cet indice qui échouent. Avec un simple ETF passif, on se place donc dans le top 10 % des investisseurs sur le long terme. Cela permet d’éviter de s’en remettre aux décisions d’un gérant qui a des chances de se tromper, ou à ses propres décisions qui vont être entachées de biais cognitifs et qui auront de grandes chances de sous-performer par rapport au marché. » Autre argument imparable : l’ETF peut aussi être avantageux du point de vue fiscal. Certains sont éligibles au PEA, ou proposés dans certains contrats d’assurance-vie et PER. D’autres réinvestissent les intérêts générés, ce qui permet d’éviter d’être taxé sur les dividendes.Les ETF connaissent ainsi une popularité grandissante, non seulement auprès des investisseurs aguerris, mais aussi des novices en Bourse. Face à cet intérêt inédit, l’AMF a annoncé qu’elle présentera bientôt les résultats d’une étude consacrée à leur profil.
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