Le CAC 40 hésite à la mi-séance, la prudence domine malgré quelques hausses sectorielles

Des valeurs défensives et énergétiques en soutien d’un marché hésitant

Dans un climat où la prudence prévaut, quelques valeurs du CAC 40 parviennent à tirer leur épingle du jeu à la mi-séance. Bouygues (+1,58 %) s’affiche en tête des progressions avec TotalEnergies (+1,34 %), ce dernier titre profitant d’une accalmie sur le front des prix de l’énergie et d’un regain d’intérêt pour le secteur pétrolier, alors que le baril de brut se stabilise après des semaines de volatilité.
Vinci (+1,06 %), ADP (+1,18 %) témoignent également d’un certain appétit pour les valeurs liées aux infrastructures et au transport, dopées par l’optimisme prudent autour de la reprise industrielle et la détente sur certains droits de douane, notamment aux États-Unis.
Les valeurs financières, telles que BNP Paribas (+0,41 %), Crédit Agricole (+0,40 %) et AXA (+0,26 %), affichent de légères hausses, portées par des résultats bancaires américains supérieurs aux attentes et une atmosphère internationale moins anxiogène - du moins en ce moment. Dans la distribution, Carrefour (+0,60 %) fait figure de valeur refuge, tandis que Pernod Ricard (+0,57 %) et Gecina (+0,57 %) profitent de la résilience de la consommation et de la stabilité du secteur immobilier.

Les secteurs cycliques et technologiques sous pression, le luxe pénalisé

En revanche, la majorité des grandes capitalisations du CAC 40 évoluent en territoire négatif, à l’image d’une tendance lourde sur les secteurs cycliques et technologiques. Publicis décroche lourdement (-3,60 %), malgré de bons résultats au premier trimestre. Le secteur automobile souffre également, Renault perdant 1,93 % et Stellantis chutant de 2,86 %, dans le sillage d’inquiétudes persistantes sur la croissance mondiale et la demande de véhicules.

Les valeurs industrielles (Schneider Electric -2,01 %, Saint-Gobain -1,80 %, Arkema -1,76 %, Alstom -0,68 %) cèdent du terrain, pénalisées par la prudence des investisseurs face à la volatilité des indicateurs économiques et aux incertitudes sur l’évolution des politiques commerciales internationales. Les valeurs technologiques, telles que Capgemini (-1,53 %) et STMicroelectronics (-2,19 %), subissent un repli, accentué par la nervosité persistante sur le Nasdaq et le contexte de ralentissement de la demande dans le secteur des semi-conducteurs.

Le segment du luxe, pilier habituel de la cote parisienne, reste sous pression : Hermès (-0,85 %), L’Oréal (-0,95 %), LVMH en cours de stabilisation après l'annonce de ses résultats décevants pour le 1er trimestre (-0,05 %) et EssilorLuxottica (-1,04 %).

Un marché qui digère les secousses récentes, dans l’attente de signaux macroéconomiques

Cette séance en demi-teinte s’inscrit dans la continuité d’un début de mois d’avril particulièrement volatil pour les marchés. Le rebond technique de lundi avait été alimenté par des apaisements géopolitiques et la perspective d’un sursis sur certains droits de douane américains. Toutefois, après avoir touché un plus bas annuel la semaine précédente, l’indice reste en retrait d'environ 9 % en un mois et de 1,13 % depuis le début de l’année.

Les investisseurs gardent les yeux rivés sur les prochaines publications de résultats, essentielles pour jauger la résistance des entreprises françaises dans un contexte de ralentissement économique mondial. Par ailleurs, la séance est marquée par l’attente de plusieurs indicateurs macroéconomiques majeurs, dont les statistiques sur la production industrielle en Europe, les chiffres de la Fed aux États-Unis et de potentielles annonces de la BCE sur le front des taux jeudi, qui pourraient influer sur la tendance de fin de journée. La volatilité ambiante, entretenue par l’imprévisibilité et la fragilité de la croissance mondiale, impose une gestion prudente, les opérateurs privilégiant les arbitrages tactiques en attendant des signaux plus clairs sur l’orientation du marché.