Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
Le ciel s'assombrit pour Sodexo. Le géant de la restauration collective a revu à la baisse ses ambitions pour 2025, provoquant une véritable onde de choc en Bourse. Après avoir initialement anticipé une croissance interne du chiffre d'affaires comprise entre 5,5 % et 6,5 %, le groupe vise désormais une fourchette bien plus modeste de 3 % à 4 %. Cette annonce a entraîné une chute vertigineuse de l'action, qui a perdu 17,15 % pour s'établir à 60,15 euros, affectant également ses concurrents Elior (-6,6 %) et Compass (-3,7 %).
L'histoire semble se répéter pour l'action Sodexo. Sept ans après son dernier avertissement sur résultats, le géant français de la restauration collective est à nouveau contraint de revoir drastiquement ses prévisions. La sanction des marchés est immédiate et brutale : l'action a plongé jusqu'à atteindre -20% vers 11h35, avant de remonter. En cause, une croissance interne du chiffre d’affaires désormais attendue entre 3% et 4% pour 2025, loin des ambitions initiales de 5,5% à 6,5%. Le groupe annonce également une prévision de marge d’exploitation revue à la baisse, limitée à une hausse de 10 à 20 points de base, contre les 30 à 40 points espérés précédemment. Le message envoyé aux investisseurs est clair, et l’impact immédiat : la confiance est sérieusement ébranlée.D'autant que les derniers résultats semestriels confirment cette tendance : la croissance interne du chiffre d’affaires s’est limitée à 3,5 %, portant le total à 12,47 milliards d’euros. Dans le même temps, le résultat opérationnel a chuté de 9,7 % sur un an, atteignant 580 millions d’euros. Une dynamique qui illustre le défi auquel Sodexo est confronté : maintenir sa croissance tout en maîtrisant ses coûts.
Le cœur du problème se situe de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, région stratégique où Sodexo réalise près de 47% de ses revenus. La déception y est particulièrement vive dans les secteurs de la santé et surtout de l’éducation, où la croissance interne n’atteint que 3,5% sur le premier semestre, contre une attente initiale bien plus optimiste. Le dernier mois, février, fut particulièrement difficile, marqué par des décalages de contrats dans la santé et une baisse sensible des volumes dans les universités, notamment celles situées au nord-est du pays.Ce n'est pas un hasard si les analystes établissent un parallèle immédiat avec 2018. À l'époque déjà, Sodexo avait été pris au piège de difficultés similaires sur le marché américain. Aujourd'hui, ce retour des mêmes problèmes interpelle sur une possible faiblesse structurelle de l'entreprise dans cette région essentielle. Sébastien de Tramasure, directeur financier du groupe, pointe notamment la vulnérabilité liée au positionnement stratégique de Sodexo auprès des universités moyennes américaines, particulièrement sensibles à la conjoncture économique.
Recevez chaque semaine des analyses exclusives et les opportunités du moment.
Les investisseurs s'interrogent désormais : Sodexo est-il victime d’un problème isolé, ou cet avertissement est-il symptomatique d'une fragilité plus large du secteur ? Pour JPMorgan, bien que l’impact soit visible sur les concurrents Elior et Compass, le problème reste largement propre à Sodexo, fragilisé par ses choix stratégiques aux États-Unis.La direction de Sodexo tente pourtant de réagir rapidement. Sophie Bellon, PDG du groupe, assure que des initiatives ont été lancées pour redresser la situation américaine, dont la nomination d’un nouveau directeur à la tête du segment universitaire et le lancement prochain d'une nouvelle offre commerciale. Mais les analystes, comme Oddo BHF, restent sceptiques : cette nouvelle révision à la baisse est jugée préoccupante après un premier trimestre déjà faible.Pour certains analystes, la situation est même sévère : la valeur est désormais considérée comme n'ayant plus de potentiel immédiat d'appréciation, plombée par une méfiance durable des investisseurs.Le prochain rendez-vous du 4 avril, date de publication des résultats audités du premier semestre, sera crucial. Il permettra d’évaluer la capacité de Sodexo à inverser cette tendance inquiétante. D'ici là, le géant français est au pied du mur : il doit démontrer rapidement sa capacité à rebondir aux États-Unis ou risquer une longue traversée du désert.
Tous les deux mois :
- Des interviews exclusives d'investisseurs
- Des dossiers spéciaux sur les stratégies d'investissement
- Les secteurs prometteurs pour les mois à venir...
Bourse, Immobilier, Non coté, Business, Crypto...
1 an, 6 numéros : 39,50 € au lieu de 47,40 € TTC
➸ Publicis Groupe : les résultats solides et l'ambition peuvent-ils pousser l'action ?
➸ STMicroelectronics : pourquoi l'action peine à se relever