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En baisse de près de 18,5 % sur un an, l’action L’Oréal a marqué le pas, sous-performant à la fois son secteur (-8 %) et le STOXX600 (+7,9 %). Une correction qui intervient après des années de croissance solide et qui pose une question essentielle : simple digestion d’un cycle haussier exceptionnel ou signe avant-coureur d’un essoufflement plus structurel ? À la lumière des résultats 2024 et des signaux envoyés par le groupe, les deux lectures coexistent. Mais pour l’investisseur long terme, la capacité de L’Oréal à rebondir sur des fondamentaux solides reste un scénario crédible.
Les ventes du quatrième trimestre, en hausse de seulement 2,5 % à données comparables, ont surpris par leur mollesse notamment en Chine. Sur le continent asiatique, les ventes ont reculé de 3,6 %, pénalisées par un marché chinois encore déprimé et une consommation haut de gamme en retrait. Pourtant, le groupe clôt l’exercice 2024 sur des niveaux records : chiffre d’affaires de 43,5 milliards d’euros (+5,1 % en comparable), marge d’exploitation de 20 %, résultat net en hausse de 3,6 %, et cash-flow opérationnel en progression de 8,6 % à 6,6 milliards d’euros. La croissance est portée par la beauté dermatologique (+9,8 %) et les produits professionnels (+5,3 %), tandis que L’Oréal Luxe progresse plus modestement (+2,7 %), et que les produits grand public affichent une performance solide (+5,4 %).
Avec une marge d’exploitation de 20 % et une rentabilité des fonds propres proche de 19 %, L’Oréal reste l’un des groupes les plus performants de son univers concurrentiel. À titre de comparaison, la marge moyenne du secteur des produits personnels en Europe est de 11,4 %, et la rentabilité sur fonds propres tourne autour de 12 %. L’action se traite actuellement sur un PER 2027 de 22,7, un niveau supérieur à la moyenne du secteur (17). Mais cette prime de valorisation s’appuie sur une croissance bénéficiaire à long terme d'environ 15 %, une capacité de génération de cash et une gestion du capital très disciplinée. Le dividende de 7,00 euros, en hausse de 6,1 %, offre un rendement modeste (2 %), mais il est solidement couvert (taux de distribution de 48 %) et s’inscrit dans une trajectoire de progression constante.
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Sur le plan fondamental, les ratios traduisent une valorisation premium mais pas excessive. Les analystes estiment que le potentiel de croissance du prix de l'action est faible à modéré (objectifs entre 352,40 € et 391 euros pour un cours actuel autour de 352 €). Cela signifie que l’essentiel du rerating a déjà eu lieu… à moins d’un nouveau catalyseur. Et c’est justement là que se joue l’enjeu de 2025 : montrer que le ralentissement constaté en fin d’année dernière n’est qu’un fait conjoncturel, et que le groupe est prêt à rouvrir un cycle de surperformance.
L’Oréal reste extrêmement actif sur le front stratégique. Le groupe a pris des participations dans Galderma, Amouage, Dr.G, et signé un partenariat avec Jacquemus pour développer des lignes de beauté. Ces mouvements ciblés illustrent une volonté de capter des segments en croissance (K-Beauty, parfumerie niche, science du soin) tout en diversifiant les canaux. En parallèle, les investissements en recherche (1,35 Md€, soit 3,1 % du CA) et en digital sont maintenus à un niveau élevé, avec des innovations comme Cell BioPrint ou le partenariat avec IBM autour de l’IA générative. Le groupe revendique une vision de long terme fondée sur l’innovation, la durabilité (top 1 % mondial EcoVadis des entreprises les plus performantes sur le plan environnemental et social) et l’agilité industrielle.
L’action L’Oréal reste un actif de grande qualité, bien piloté, peu endetté, générant du cash et doté d’un historique de création de valeur constant. Mais à 22 fois les bénéfices futurs, le marché exige désormais une preuve : le retour d’une croissance organique plus vigoureuse, notamment en Asie. Le titre offre peu de marge d’erreur à court terme, mais beaucoup de convexité à moyen terme. Si la Chine se stabilise, si la Beauty Tech tient ses promesses et si la dynamique de portefeuille se confirme, le potentiel de rerating est réel. Pour l’heure, L’Oréal est davantage une valeur de fond de portefeuille qu’une opportunité de timing.
Les analyses et informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement informatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.
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