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Jean-Bernard Lafonta (Groupe HLD) : « Le Private Equity reste la classe d'actifs la plus performante »

Fondateur du groupe de private equity HLD et observateur de la filière, Jean-Bernard Lafonta nous livre ses perspectives pour l'année 2025 : les performances du secteur restent plus que favorables en dépit d'un contexte macro-économique incertain. « Le private equity est plus que jamais essentiel, car permettre l'émergence de champions européens nécessite des investissements importants », rappelle Jean-Bernard Lafonta.

Jean-Bernard Lafonta (Groupe HLD) : « Le Private Equity reste la classe d'actifs la plus performante »
Temps de lecture : 3 minute(s) - Par | Mis à jour le 13-02-2025 17:03 | Publié le 13-02-2025 11:27 

2025, l'année du rebond pour le private equity

Pour l’industrie du capital-investissement, les exercices 2022 et 2023 ont été en demi-teintes. Hausse des taux d’intérêt directeurs de la BCE, spirale inflationniste et multiplication des vulnérabilités géopolitiques ont, ces dernières années, fortement réduit les marges de manœuvre des acteurs du capital-investissement et assombri les perspectives de croissance et de valorisation de leurs participations. Un ralentissement brutal pour un secteur dont la progression, avant la crise sanitaire, semblait presque inarrêtable.

S’il est encore un peu tôt pour dresser un bilan consolidé du millésime 2024, de premiers signaux semblent indiquer que l’heure du rebond pourrait être arrivée. À la fin du second trimestre, l’activité de private equity avait ainsi grimpé de 27,3 % en Europe, par rapport au trimestre précédent, avec des signes très clairs de reprise notamment perceptibles sur le mid-market. Une étude d’Invest Europeet Arthur D. Little souligne en outre que la confiance paraît revenue parmi les professionnels du secteur, notamment grâce à certains segments de marché particulièrement porteurs, comme la défense, la Deeptech et l’IA, dont les usages technologiques se multiplient.

Mais, avec la récente censure du gouvernement Barnier, l’incapacité de la France à voter un budget et l’instabilité politique, l’incertitude économique reste de mise. « Si l’inflation a été jugulée et ramenée à son taux cible de 2 %, si les taux directeurs ont baissé, l’incertitude qui s’est développée ces dernières années ne devrait pas disparaître en 2025… », souligne le fondateur du groupe de private equity HLD, qui déplore « l’instabilité du climat politique et fiscal ».

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Le secteur confirme sa capacité à naviguer sur une mer agitée

Et pourtant, malgré les tempêtes sanitaires et géopolitiques qui ont chamboulé, ces dernières années, les structures économiques, le private equity semble avoir conservé sa capacité à naviguer sur une mer agitée. Cinq ans après la crise sanitaire et plus de deux ans après le début de la guerre en Ukraine, le capital-investissement européen brille ainsi par sa résilience, conservant des rendements inchangés et très supérieurs aux standards des autres classes d’actifs. « Malgré un évident ralentissement, à la fin de l’année 2023, le TRI net du capital-investissement dépassait les 13 % de moyenne, selon les données de France Invest », explique Jean-Bernard Lafonta. « Beaucoup plus que certains marchés cotés ! », précise-t-il… L’année 2024 a d’ailleurs été, pour HLD, particulièrement active : le groupe est devenu l’un des actionnaires de référence de Clariane, spécialisée dans les soins de longue durée et a accompagné l’introduction d’Exosens, la pépite de l’optique de très haute précision à la Bourse de Paris. Une suractivité qui tranche avec la méfiance relative d’un secteur, plus porté à l’attentisme dans les périodes d’incertitude. « Nous avons un capital dont la structure est sans contrainte de temps, ce qui nous permet d’être très résilients aux chocs exogènes et d’avoir la capacité de poursuivre des opérations », explique l’associé-fondateur du groupe HLD.




« Une réelle consolidation du secteur est attendue »

Pour 2025, la filière semble être à la croisée des chemins. « Une année charnière », pour Jean-Bernard Lafonta. Déjà, les liquidités sont abondantes. En effet, les capitaux levés, mais pas encore investis, la fameuse « poudre sèche » si précieuse à la capacité d’action de la filière, atteignent des sommets — plus de 2,6 trillions de dollars en juillet 2024, selon S&P et Preqin —. De leurs côtés, les investisseurs s’agitent et poussent aujourd’hui les fonds à sortir de leurs participations après la grande vague d’investissements des années 2019/2020. Selon les données de CFNEWS, près de 250 sociétés françaises sont encore soutenues par des fonds de LBO entrés avant 2019. « Un tri va se faire naturellement entre les acteurs performants et les acteurs décevants du capital — investissement. Une réelle consolidation du secteur est attendue », analyse-t-il. Une tempête que le groupe HLD aborde avec confiance. « Nos capitaux permanents nous permettent de conserver nos meilleurs actifs et nous éloignent de ces contraintes du temps », souligne ainsi Jean-Bernard Lafonta, qui juge aussi que « la diversification » de son groupe le tient relativement éloigné des crises sectorielles.

Au niveau européen, plusieurs rapports sont venus dresser un constat sans appel : l’Europe décroche, sa compétitivité s’affaiblit par rapport à des États-Unis et à une Chine toujours plus offensifs, sa productivité est en berne. De quoi faire du private equity l’un des outils de la croissance ? « Le private equity est plus que jamais essentiel, car permettre l’émergence de champions européens nécessite des investissements importants », affirme Jean-Bernard Lafonta. En 2024, les États-Unis ont raflé plus de la moitié du capital levé dans le monde, signe d’une attractivité à toute épreuve. En Chine, le plan « Made In China 2025 », qui arrive à son terme, est le signe du soutien inconditionnel de l’État à ses entreprises stratégiques. Et en Europe ? « Pour rester un géant économique, nous devons urgemment mener l’unification des marchés de capitaux européens pour nous permettre de changer d’échelle et d’affronter le mur d’investissements des transitions énergétique et numérique ». L’heure est, en tout cas, à la mobilisation.



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