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Malgré un rebond récent, l'action Eurofins Scientific (FR0014000MR3) affiche une performance négative sur un an (-11,73 %) et peine à retrouver son niveau de 2023. Entre investissements stratégiques, résultats financiers solides mais contrastés, et incertitudes géopolitiques, décryptage des facteurs influençant cette valeur du CAC 40.
Les résultats sont bons : Eurofins a publié un chiffre d’affaires record de 6,95 milliards d’euros en 2024 (+4,7 % en organique), grâce notamment à son segment CDMO pharmaceutique où les réservations pour 2025 sont qualifiées de « robustes ». L’EBITDA ajusté a progressé de plus de 13 % à 1,55 milliard d’euros, avec une marge passant de 18,9 % à 22,3 %. Cependant, les investissements lourds (154 millions d’euros en 2024) dans des sites canadiens comme la nouvelle usine biologique de 50 000 m² à Mississauga pèsent sur la trésorerie. Le dividende proposé de 0,60 €/action (+20 % vs 2023) et un quatrième programme de rachat d’actions n’ont pas suffi à rassurer les marchés, inquiets des objectifs 2025 (croissance organique de 5 % seulement).
Le contexte international complexifie la reprise. Les tensions commerciales États-Unis/Canada, avec la menace de droits de douane de 25 % sur les exportations pharmaceutiques, exposent le CDMO Alphora (30 % du CA canadien). Par ailleurs, le ralentissement des dépenses R&D en agrochimie affecte le segment Agrosciences (2 % du CA), tandis que les coupes tarifaires dans les tests cliniques de routine en France plombent les marges. Sur un an, le titre a sous-performé le CAC 40 (-11,73 % vs -2,03 % pour l’indice), malgré son inclusion récente dans le prestigieux indice en 2021. Les craintes inflationnistes ont également réduit l’appétit pour les titres de croissance à fort CAPEX.
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Les prévisions divergent. Berenberg a rétrogradé la note à « conserver » en janvier 2025, critiquant une « croissance décevante » et un « manque de catalyseurs ». À l’inverse, Bernstein table sur une hausse à 75 €, soulignant la sous-évaluation du titre (PER 2025 à 18 vs 22 pour le secteur). Les objectifs à moyen terme (marge EBITDA de 24 % d’ici 2027) restent crédibles selon certains analystes, mais dépendent du redémarrage du Biopharma attendu au second semestre 2025. Les investisseurs devront surveiller l’avancée des contrats CDMO (dont 60 % déjà signés pour 2025) et la matérialisation des synergies des acquisitions récentes, comme Synlab Espagne. Reste qu'avec un levier financier maîtrisé (dette/EBITDA à 2,59x), Eurofins conserve des marges de manuvre pour surprendre.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.
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