Des résultats 2024 en nette amélioration, socle du redressement
Le ferme retour à la croissance de Danone s'appuie sur un chiffre d'affaires 2024 de 27,38 milliards d'euros (+4,3% en données comparables), dépassant les prévisions des marchés. Pour la première fois depuis dix ans, la hausse des volumes (+2,8%) a surpassé l'effet prix (+1,3%), signalant une reconquête des consommateurs après les vagues inflationnistes. La marge opérationnelle courante franchit un cap symbolique à 14,1% (+80 points de base), nourrie par les gains de productivité et le succès des divisions Nutrition Spécialisée (+4,2%) et Eaux (+4,5%). Le bénéfice net par action atteint 3,63 euros, en hausse de 10% sur un an. Ces performances valident les premières phases du plan « Renew Danone », qui a rationalisé la structure opérationnelle et recentré le portefeuille sur les catégories premium comme les laits fermentés santé ou les préparations infantiles.
Une stratégie de reconquête à l'épreuve des marchés
Le repositionnement de Danone vers les niches à forte valeur ajoutée (nutrition médicale, végétal) coïncide avec un engagement accru en faveur de l'agriculture régénératrice. Le partenariat avec le rugbyman Antoine Dupont pour soutenir 30 projets agricoles illustre cette volonté d'ancrage territorial, tandis que le groupe table sur l'innovation produit pour doper ses ventes. Les analystes saluent cette discipline stratégique : Stifel relève son objectif à 74 euros, anticipant une croissance organique de 4% en 2025. Mais certains restent circonspects : RBC pointe une valorisation déjà « généreuse » à 19,7 fois les bénéfices anticipés, justifiant son rétrogradation en « neutre ». Jefferies va plus loin, prévoyant un « décrochage » des ventes en Chine et sur le segment des crémiers aux États-Unis.

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Je m'inscrisDividendes et turbulence macroéconomique : les deux faces de 2025
Avec un rendement de 2,99% et une politique de dividende croissant (+5% attendu en 2025), Danone garde son attractivité pour les investisseurs. Mais le contexte macroéconomique ajoute des vents contraires : ralentissement de la consommation en Europe, fluctuations des coûts des matières premières laitières et concurrence accrue sur le végétal. La prime de 15% sur le CAC 40 depuis un an reflète autant les espoirs placés dans le virage stratégique que les risques de surchauffe. Le consensus des analystes, à 71,73 euros, suggère une attente de consolidation à court terme, avant un éventuel rebond vers les 78 euros visés par les plus optimistes.