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Quelle stratégie pour les gérants de fonds ? Entretien avec Olivier Cornuot, responsable de la gestion chez Matignon Finances.
« Jusque très récemment, tout ce qui faisait baisser l’inflation était bon pour les marchés : c’était "bad news is good news" », affirme Olivier Cornuot. En effet, les investisseurs étaient seulement focalisés sur le verre à moitié plein : les faiblesses macroéconomiques annonçaient des baisses d’inflation futures qui apportaient un optimisme sur la partie monétaire.Depuis cet été, les investisseurs semblent plus attentifs aux indicateurs économiques (en témoigne le krach d’août dernier sur les signes de ralentissement). Il n’empêche qu’aujourd’hui, tout semble aller le mieux dans le meilleur des mondes. Se profile en effet un scénario favorable sur le plan macro, avec de récents chiffres du chômage aux États-Unis qui montraient une économie particulièrement forte (220 000 créations d’emplois contre 125 000 attendus). La consommation tient le coup, les chiffres d’inflation ne sont pas mauvais, les banques centrales baissent les taux : tout cela augure des vents porteurs pour les marchés !
Pour Olivier Cornuot, les taux risquent quand même de rester élevés longtemps (surtout si l’on considère les taux ajustés de l’inflation, soit les taux réels), ce qui va continuer à peser sur les valorisations des valeurs de croissance. Un tel contexte offre ainsi d’autres perspectives d’investissement que la croissance pure : « Nous pensons que l’environnement actuel plaide en faveur d’une allocation stratégique beaucoup plus orientée blend (mix croissance et value) et qu’il faut évidemment continuer à s’intéresser aux beaux dossiers de fond de portefeuille, type Air Liquide, Microsoft ou encore Amazon », explique Olivier Cornuot.Par exemple, les banques européennes étaient ininvestissables pendant 10 ans. Mais depuis le changement de paradigme monétaire, on peut commencer à les jouer.De même pour les valeurs de rendement comme TotalEnergies, qui délivrent des dividendes de 8 à 9 % (sur les rythmes actuels, la société devrait redistribuer 75 % de sa capitalisation boursière d’ici 2030), sans compter les éventuels rachats d’actions à venir.S’il fallait parler d’un secteur qui pourrait particulièrement tirer son épingle du jeu, Olivier Cornuot parierait sur le solaire, qu’on peut jouer avec First Solar, leader dans la construction de panneaux photovoltaïques outre-Atlantique. Sachant que l’on peut aussi opter pour un fonds ou un tracker afin de viser l’ensemble des types d’acteurs du secteur. Le gérant précise : « Le secteur est aujourd’hui déprécié : nous avons connu des phénomènes de surcapacité et de baisses des marges. Mais quand on regarde les bilans des players, cela semble derrière nous. Nous constatons un redémarrage des earnings et un marché sous-jacent très porteur, poussé par les États. Étant donné que les trois quarts des nouvelles capacités d’électricité dans le monde sont d’origine solaire, il peut être intéressant de commencer à mettre un pied dedans maintenant ».
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A propos de l'auteur Certifié AMF et AMF Finance Durable, Nathan D'Ercole est spécialisé en finance, épargne et patrimoine.
Je trouve que c'est un bon conseil de diversifier entre croissance et value, surtout avec la volatilité actuelle du marché. On a souvent tendance à se précipiter sur les actions de croissance qui montent, mais les actions de value peuvent offrir une stabilité appréciable. D'ailleurs, Matignon Finances a souvent été un gage de sérieux dans ses analyses.
Je ne comprends pas pourquoi les gérants de fonds insistent tellement sur l'équilibre entre croissance et value. Est-ce que les actions de croissance ne sont pas censées apporter plus de rendement à long terme ? En tout cas, c'est ce que j'ai toujours cru en suivant les tendances du marché.