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Intelligence artificielle : comment l'IA s'impose lentement dans la gestion d'actifs

L'intelligence artificielle (IA) s'impose progressivement comme un levier de transformation dans le secteur de la gestion d'actifs, avec des applications innovantes et prometteuses. Depuis peu, les gestionnaires de fonds et les investisseurs intègrent des solutions IA pour traiter des volumes massifs de données et générer des analyses prédictives, facilitant ainsi des prises de décision plus rapides et éclairées. Cependant, cette révolution technologique n'est pas sans défis, avec des préoccupations croissantes autour de la transparence, de la qualité des données, et des risques de biais.

Temps de lecture : 4 minute(s) - Par J Daverny | Publié le 05-11-2024 14:00  Photo : Shutterstock  
Intelligence artificielle : comment l'IA s'impose lentement dans la gestion d'actifs
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La révolution des usages : IA et analyse prédictive

L’IA a permis à la gestion d’actifs de passer à une nouvelle ère d’efficacité et de précision. Parmi les usages les plus marquants, l’analyse de discours économiques, comme ceux prononcés par des banquiers centraux ou des dirigeants d’institutions financières, illustre bien le potentiel de ce nouvel outil pour capter et interpréter les signaux du marché en temps réel.

Ces discours influencent directement les marchés financiers ; dès lors, comprendre les nuances et les inflexions de ton devient crucial pour les investisseurs. Les algorithmes d’IA sont aujourd’hui capables de traiter des éléments de langage sophistiqués, détectant non seulement les mots, mais aussi le contexte et les intonations des messages. Grâce à cette capacité, les systèmes d’IA permettent aux gestionnaires d’actifs de réagir aux fluctuations du marché plus rapidement que jamais. De la science-fiction ? Si les outils ne sont pas aussi perfectionnés qu'il n'y paraît, le secteur avance si vite que d'ici quelques mois, la réalité dépassera probablement les espérances.

En attendant, des techniques avancées de "sentiment analysis" se développent, capables de décoder des millions de publications, d’articles financiers et de recommandations de brokers. Contrairement aux anciennes méthodes limitées au simple comptage de mots positifs et négatifs, l’IA actuelle offre une compréhension plus profonde des documents, dans le but de dégager des insights plus nuancés.

Blackrock, le plus grand gestionnaire d'actif au monde, a d'ailleurs intégré l'IA à son outil Alladin, utilisé en prédictif pour analyser les risques financiers depuis 30 ans. À ce jour, le logiciel gérerait ainsi environ 70 % des transactions très rapides aux États-Unis, en toute autonomie... Certains logiciels de trading accessibles aux particuliers intègrent aussi déjà cette technologie, afin d'exécuter des stratégies d’investissement personnalisées.

Gains de productivité et automatisation

L’IA n’est pas seulement précieuse pour l’analyse prédictive ; elle est aussi un atout majeur pour l’efficacité opérationnelle. Dans le secteur du private equity, par exemple, la rédaction de rapports d’analyse sur les cibles d’investissement est un processus long et répétitif. Désormais, grâce à l’automatisation, une première version de ces rapports peut être générée par des modèles d’IA, avant d’être revue et ajustée par des analystes humains. Pour le coup, un certain nombre de gestionnaires ont d'ores et déjà adopté cette technique, même si certains n'osent le révéler qu'en "off".

Ces techniques réduisent considérablement le temps consacré aux tâches administratives, libérant ainsi les experts pour des analyses plus approfondies. Les tâches fastidieuses, comme le tri et la synthèse de données massives, sont ainsi déléguées à des algorithmes capables de repérer les informations essentielles en un clin d’œil. Cela représente un avantage compétitif majeur dans un environnement où la rapidité de réaction est cruciale. Toutefois (et heureusement), la supervision humaine demeure indispensable pour garantir la qualité de l’analyse et éviter les erreurs qui pourraient résulter d’une interprétation inexacte par la machine.

La complexité des modèles d'IA pose des questions de transparence

La sophistication croissante des modèles d’IA soulève cependant des questions sur la transparence et la compréhension des processus décisionnels. Dans le jargon technique, cette problématique est connue sous le nom de "boîte noire". Bien que l’IA puisse traiter d’énormes volumes de données et proposer des recommandations, la logique sous-jacente reste souvent opaque, rendant difficile l’explication des décisions aux investisseurs et aux régulateurs. Les gestionnaires de fonds, soucieux de préserver la confiance des clients, sont ainsi confrontés à la nécessité de trouver un équilibre entre cette innovation technologique et transparence.

Pour répondre à ce défi, certains privilégient des approches hybrides qui combinent la puissance des modèles d’IA avec des mécanismes de vérification humaine, limitant ainsi les risques d’erreurs et renforçant la crédibilité des analyses produites. C'est même, d'ailleurs, ce qui semble le plus raisonnable : la technologie est si nouvelle (et parfois si capricieuse), qu'il ne ferait pas bon se fier intégralement à l'analyse d'un programme qui, rappelons-le, n'est pour le moment basé que sur une série de probabilités et sur un modèle de langage.

Stratégies d’intégration : internalisation vs partenariats

Les entreprises de gestion d’actifs adoptent des stratégies variées pour intégrer l’IA dans leurs processus. Certaines choisissent d’internaliser le développement de leurs capacités d’IA, formant des équipes spécialisées et investissant dans des infrastructures internes pour contrôler entièrement le processus. Cette approche assure une maîtrise totale, mais elle demande des ressources conséquentes, en termes financiers et humains.

D’autres, en revanche, préfèrent nouer des partenariats avec des spécialistes de l’IA pour bénéficier de leur expertise et accélérer leur transition technologique. Cette méthode permet aux entreprises de gestion d’actifs de profiter rapidement des dernières avancées technologiques sans pour autant mobiliser des ressources en interne. Mais elle implique d'autres sujets, notamment en matière de confidentialité, et toujours, de transparence des méthodes. Reste que ces partenariats avec des acteurs spécialisés offrent ainsi une certaine flexibilité, offrant aux gestionnaires de se concentrer sur leur cœur de métier tout en restant à la pointe de l’innovation.

Enfin, une troisième voie, hybride, gagne en popularité : elle consiste à combiner les deux approches pour tirer parti à la fois de l’expertise interne et des ressources externes. Ce modèle flexible semble particulièrement bien adapté aux entreprises de gestion d’actifs qui cherchent à conserver une certaine autonomie tout en s’associant avec des partenaires externes pour répondre aux défis complexes posés par l’intégration de l’IA.

La problématique des données de base

Mais l’un des obstacles majeurs à l'adoption massive de la technologie reste dans la qualité des données. C'est, avant tout autre chose, la base d'une analyse fiable. Pour que les modèles d’IA soient efficaces, les données utilisées doivent être propres, cohérentes et accessibles. Cela peut sembler évident, mais dans un secteur où les sources de données sont nombreuses et souvent disparates, l’unification et le nettoyage des informations représentent une tâche monumentale.

Les gestionnaires d’actifs investissent donc dans des infrastructures appelées "lacs de données" (data lakes), qui leur permettent de centraliser et d’organiser les informations nécessaires au fonctionnement des modèles d’IA. Bien que coûteux à mettre en place et à entretenir, ils constituent un atout stratégique pour les entreprises cherchant à tirer le meilleur parti de l’IA.

Enfin, le coût de l’intégration ne se limite pas aux infrastructures ; il inclut également la formation du personnel. Les analystes et gestionnaires doivent acquérir de nouvelles compétences pour interpréter les résultats générés par les algorithmes et pour intervenir en cas d’erreurs ou de biais. Cette formation est indispensable pour maximiser l’efficacité des outils tout en minimisant les risques.

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