Bitcoin : comment Simon L., 34 ans, a gagné en misant sur la victoire de Trump

Simon L. n’est pas un expert des cryptomonnaies. Comptable à Lyon, il a découvert le Bitcoin il y a trois ans, sans jamais oser franchir le pas. « J’en entendais parler, mais c’était toujours trop risqué. Je suivais de loin les variations, mais investir dedans, c’était un autre monde pour moi », avoue-t-il.

Tout a changé en juillet dernier. Donald Trump, alors en pleine campagne présidentielle, annonce lors de la conférence Bitcoin à Nashville qu’il veut faire des États-Unis la « capitale mondiale du Bitcoin et des cryptomonnaies ». Simon se souvient : « J’ai vu l'annonce sur les réseaux sociaux. Et c'est là que je me suis dit que c'était maintenant ou jamais. » Quelques jours plus tard, Simon décide d’ouvrir un compte sur une plateforme d’échange. « Le 8 août, j’ai mis 3.000 euros pour 0,057 BTC, c’était tout ce que je voulais me permettre de perdre. »

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Musk, le coup décisif

Si les paroles de Trump ont convaincu Simon de faire le premier pas, c’est Elon Musk qui l’a poussé à aller plus loin.

À l'été, le milliardaire gourou des cryptos annonce son soutien à la campagne de Trump et injecte des millions de dollars dans son super PAC (comité d'action politique). Puis vient l'apparition de l'homme d'affaires aux côtés de Trump lors d'un meeting en Pennsylvannie. Nous sommes début octobre.

« Je me souvenais de la période Dodge Coin et de l'impact qu'Elon Musk avait eu sur le marché des cryptos. Ce genre de chose n'est pas anodine : je me suis dit qu'il y avait forcément quelque chose à faire », se rappelle Simon. Après une nuit agitée à peser le pour et le contre il décide de... quadrupler son investissement. Le 15 octobre, le Bitcoin atteint les 60 000 euros. Il injecte 12.000 euros, pour 0,2 BTC.

« Je savais que c’était risqué, et je ne le conseille à personne ! J'ai même pensé que j'étais fou d'avoir misé 15.000 euros à la seconde où j'ai validé la transaction... Mais je me suis dit que ce genre d'occasion n'allait pas se représenter avant un long moment. Autant vous dire que je n'ai rien dit à ma famille...», avoue-t-il, l'air gêné.

S'en suit de longs moments de doutes, avec la possible élection de Kamala Harris « et l'impression de devenir dingue par moments, avec l'anticipation que j'allais bêtement tout perdre à la seconde où les swing states basculeraient dans le camp démocrate », confie le trentenaire, qui n'est pourtant « pas du tout fan de Trump ni de politique ».

Avec la réélection du magnat de l'immobilier début novembre, Simon voit le cours dépasser les 86 000 euros, et atteindre de nouveaux records. En quelques semaines, sa plus-value est d'environ 30%. « Au début j'ai été surexcité de voir les chiffres grimper ! Et puis finalement, en mesurant le risque que j'ai pris par rapport à mon épargne, j'ai été loin d'être grisé. »

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« Ce qui m'a convaincu, c'est le timing »

Aujourd’hui, Simon observe le marché avec prudence. Le comptable sait aussi que la volatilité est un risque majeur. « J'attends quelques signes de baisse avant de vendre, pour plusieurs raisons : d'abord parce que je ne veux pas vivre les montagnes russes à l'envers. Et puis parce que je ne sais pas si le Bitcoin pourra monter beaucoup plus haut passé l'euphorie, je ne suis pas assez calé sur le sujet. »

Même avec Trump à la Maison Blanche ? « Ce qui m’a convaincu, c’est le timing. J'ai eu la chance d'entendre les signaux au bon moment et d'y aller. Mais je ne suis pas du genre à vivre cela tous les jours ! » Reste que selon lui, l’alliance Trump-Musk pourrait changer la perception des cryptos à l’échelle mondiale. « On voit bien qu'il va se passer quelque chose. Et avec un président clairement pro-crypto, je doute que l'on revienne en arrière. Quant à commencer à investir aujourd'hui ? Je pense que c'est déjà trop tard. »
Alors que le Bitcoin pourrait continuer de surprendre les analystes, Simon, lui, a déjà fait son choix : il gardera un pied dans cet univers, mais avec une prise de risque beaucoup moins importante.