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Arkema : une action sous pression malgré des ambitions de croissance

L'action Arkema affiche une baisse de plus de 20 % sur un an, bien en retrait des 104 euros atteints il y a quelques mois. Ce décrochage n'est pas isolé : il reflète à la fois une pression conjoncturelle sur le secteur chimique et des fragilités propres à l'entreprise. Pourtant, certains signaux suggèrent un potentiel de rebond pour les investisseurs capables de regarder au-delà du court terme.

Arkema : une action sous pression malgré des ambitions de croissance
Temps de lecture : 3 minute(s) - Par La rédaction | Mis à jour le 24-03-2025 09:18 | Publié le 24-03-2025 09:14

Arkema dévisse, mais réorganise ses forces

La correction boursière de l'action Arkema, plus marquée que celle de l’ensemble du secteur chimique (-6 % sur la même période), traduit un double phénomène : une perte d’élan conjoncturelle, sur fond de demande européenne atone et de coûts de production persistants, mais aussi une remise en cause tactique de la trajectoire du groupe. Résultats mitigés, restructurations coûteuses, exécution stratégique incertaine… le titre peine à convaincre. Pourtant, derrière cette défiance se dessine un nouveau cycle industriel, plus sélectif mais potentiellement créateur de valeur.

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Un exercice 2024 en demi-teinte, sanctionné par le marché

Le point d’inflexion est venu avec les résultats annuels. Arkema a publié un chiffre d’affaires stable à 9,54 milliards d’euros, et un EBITDA en légère progression à 1,53 milliard d’euros (+2,1 %). Mais sous la ligne, la dégradation pointe : le résultat net baisse de 15,3 %, à 354 millions d’euros. L’entreprise voit sa rentabilité se contracter, avec une marge d’exploitation (EBIT) passée de 10 % à 7 % en un an. Le retour sur capitaux propres (ROE) se dégrade également, atteignant 5 %, contre 10 % en moyenne sur les années précédentes.

Les marchés ont également réagi au volet social. En janvier, la direction a annoncé un plan de restructuration du site de Jarrie, consécutif à la défaillance du fournisseur Vencorex. 154 postes sont concernés, et l’opération pourrait amputer le cash-flow en 2025. Un coût potentiellement significatif pour une entreprise en transition, mais qui s’inscrit dans une volonté claire de recentrer le site sur des segments à forte valeur ajoutée : les peroxydes d’hydrogène et les perchlorates, utilisés notamment dans le recyclage des batteries et les matériaux pour l’aérospatial.


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Un repositionnement stratégique ambitieux, mais sous contrainte

Arkema ne cache plus ses ambitions : devenir un acteur de référence des matériaux de spécialité, capables de tirer parti des grandes transitions (mobilité électrique, construction durable, décarbonation). Les matériaux dits « avancés » représentent déjà 45 % du chiffre d’affaires du groupe, et cette part est appelée à croître.

Plusieurs opérations récentes renforcent cette trajectoire. Le rachat de PIAM, spécialiste des films polyimides, ouvre une fenêtre sur les marchés de l’électronique et de la haute performance thermique. Le projet ZEBRA, porté avec plusieurs partenaires européens, explore la fabrication de pales d’éoliennes entièrement recyclables — une promesse industrielle et environnementale forte.

Mais cette montée en gamme ne se fait pas en terrain conquis. La demande européenne est en recul (-3,2 % au quatrième trimestre 2024), les surcapacités pèsent sur les marges dans la chimie de base, et la pression sur les coûts énergétiques reste élevée. Dans ce contexte, l’objectif d’une marge EBITDA de 9 % en 2025 apparaît exigeant, voire optimiste, aux yeux de certains analystes.



Un titre mal orienté mais décoté

L’érosion du cours d’Arkema s’inscrit dans un contexte boursier plus large, mais elle est amplifiée par des facteurs propres. Le consensus des analystes a revu en baisse ses anticipations de bénéfices à moyen terme (-7 % en sept semaines), traduisant un doute sur la dynamique bénéficiaire. La tendance technique du titre est désormais négative, et sa performance relative sur les dernières semaines reste inférieure à celle du STOXX600 (-6,4 %).

Pour autant, l’action n’est pas hors-jeu. D’un point de vue fondamental, la valorisation reste intéressante. Le PER projeté à horizon 2027 s’élève à seulement 7,7 — très en dessous de la moyenne du secteur chimique européen (17,6). Le rendement du dividende, quant à lui, atteint 5,1 %, soit plus du double de la moyenne du secteur (2,2 %). Ce dividende est solidement couvert par les bénéfices prévisionnels, ce qui renforce la visibilité pour les actionnaires.

Autre élément à surveiller : la valeur comptable par action (book value) est supérieure au cours de Bourse. Ce décalage est d’autant plus notable que le ratio valeur comptable/prix atteint aujourd’hui 120 %, bien au-delà de la moyenne historique du titre.

Un profil risqué mais pas spéculatif

Il faut toutefois composer avec une sensibilité accrue du titre aux mouvements de marché. Le bêta d’Arkema (1,43) indique une volatilité plus forte que la moyenne, notamment en phase de baisse. Son « Bear Market Factor » suggère qu’en cas de correction généralisée, le titre tend à amplifier les mouvements. Un risque à ne pas négliger, en particulier dans le contexte actuel de tensions géopolitiques, de taux d’intérêt élevés et d’instabilité politique intérieure.

Pour autant, Arkema ne relève pas d’une pure spéculation sur un rebond technique. Le groupe conserve une structure bilancielle solide (capitaux propres à 45 % du total bilan), une politique de retour à l’actionnaire active (dividendes + rachats), et une stratégie cohérente avec les attentes du marché sur la chimie bas carbone et la performance des matériaux.

Une valeur de cycle, à surveiller dans une optique de redémarrage

Arkema ne correspond pas au profil défensif ou de croissance visible que recherchent les investisseurs prudents dans la conjoncture actuelle. En revanche, pour les portefeuilles capables d’absorber une certaine volatilité, le titre pourrait retrouver une dynamique en cas de reprise industrielle en Europe ou de catalyseur sectoriel. Le point d’entrée est raisonnable, la valorisation attractive, mais le dossier reste dépendant de sa capacité à délivrer sur la transformation stratégique en cours.
Ce n’est ni une recovery pure ni un actif de rendement. C’est une valeur de cycle, en transition, qui pourrait surprendre à moyen terme si l’exécution suit.

Les analyses et informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement informatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

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