Marché de l'art : le top 20 des femmes les plus influentes de 2018

Le marché de l'art se féminise (enfin), et c'est une bonne nouvelle

« Si les femmes représentent la moitié de la population mondiale (donc la moitié de l'intelligence, de la sensibilité et de l'inspiration de notre monde), leur importance est bien trop faible encore sur le Marché de l'Art en général » écrit Artprice, le leader mondial de la cotation du marché de l'Art.

Très présentes en tant que muses ou modèles, les femmes prennent aussi part à la création depuis des siècles. Or, ce n'est que depuis la fin du XIXème siècle qu'elles commencent à trouver leur place dans l'Histoire de l'Art. Le début du XXIème siècle voit cette tendance s'accélérer : trois femmes se classent dans le top 5 des jeunes artistes les plus performants de 2018. Un phénomène parallèle à la reconnaissance de grandes signatures féminines au Panthéon du Marché de l'Art, grâce à des résultats impressionnants en salle de ventes.

Thierry Ehrmann, président-fondateur d'Artprice, souligne que « la génération qui s'impose à présent sur le second marché - celle des artistes de moins de 40 ans – prouve heureusement qu'un retournement de situation est tout à fait envisageable et a déjà commencé ».

Avec une sous-représentation des artistes féminines, une rareté de l'offre en découlant mais une forte progression des prix, les investisseurs et collectionneurs pourraient être tentés de s'orienter vers des artistes au féminin, permettant l'émergence de nouvelles figures et la progression vers plus d'égalité entre hommes et femmes sur ce secteur.

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Les grandes figures féminines du marché de l'Art

La première du top 20 des artistes féminines de 2018 est Yayoi Kusama, japonaise de 89 ans liée à l'art abstrait et au Pop Art. Pilier du XXème siècle, cette peintre, sculptrice mais aussi écrivaine formée à l'Université des Arts de Kyoto est aussi l'artiste féminine la plus performante de l'Histoire de l'Art. En 2018, le montant cumulé des ventes de ses œuvres excède 100 millions de dollars, dont 21 lots ayant dépassé le million de dollars aux enchères (15 à Hong Kong, 3 à New York, 2 à Londres et 1 à Séoul).

La deuxième place revient à Joan Mitchell, une artiste américaine disparue en 1992. Ses œuvres, généralement des tableaux de grandes dimensions très expressifs, se sont échangées pour plus de 80 millions de dollars en 2018. La cote de l'artiste est en nette hausse : sa peinture Blueberry (1969), estimée entre 5 et 7 millions de dollars, a finalement été acquise le 17 mai 2018 au prix record de 16,6 millions de dollars.

La britannique Cecily Brown se classe en 4ème position, sa signature ayant généré plus de 32 millions de dollars en vente aux enchères l'année dernière. Elle est l'une des figures principales du Marché de l'Art Contemporain en 2018, après une année 2017 déjà admirable. L'artiste semble s'imposer durablement, sa cote ne cessant de progresser. Son œuvre Suddently Last Summer (1999), vendue pour 1 082 500 $ en mai 2010, a vu sa valeur multipliée par 6 en 2018 avec un rachat à 6 776 200 $ en salle des ventes.

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Trois autres noms à retenir

À la neuvième position, on retrouve l'artiste britannique Jenny Saville. Notamment connue pour avoir pris part au mouvement Young British Artists, Saville devient la plasticienne la plus chère au monde face à David Hockney côté masculin. Sa peinture Propped (1992) a été acquise pour 12,5 millions de dollars. La rareté des ventes la concernant tire les prix vers le haut : seules 41 œuvres de Jenny Saville ont été vendues aux enchères en 20 ans.

L'Indonésienne Christine Ay Tjoe se classe 17ème avec une évolution notable : en 10 ans, le prix de ses œuvres a augmenté de 1200% en moyenne.

Enfin, grande révélation de 2017, l'artiste américano-nigérienne Njideka Akunyili confirme son entrée parmi les grandes en prenant la 19ème place. Quatre de ses œuvres ont été vendues sur l'année, à un prix égal ou supérieur aux estimations. L'offre étant en baisse, les collectionneurs n'envisagent pas une baisse des prix, ce qui est un bon présage.