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Le marché de l'Art Contemporain se porte bien : les ventes d'œuvres de prestige battent record sur record et la demande de Fine Art (peinture, sculpture, dessins, photographies...) est de plus en plus forte. Avec des performances dignes des marchés financiers les plus dynamiques (+19% en 12 mois), l'achat d'une de ces œuvres serait-il un bon placement ?
Un milliard d'euros. C'est le montant que va enregistrer la maison Christie's cette saison sur les ventes d'œuvres du XXème siècle. Du côté du marché de l'Art Contemporain, la cote de certains artistes atteint des sommets et le seul mois de novembre permet d'en témoigner : Peinture 186 x 143 cm, 23 décembre 1959, une œuvre de Pierre Soulage, vient d'être adjugée 9,7 millions d'euros. A New York, une toile d'Edward Hopper intitulée Chop Suey a frôlé les 81 millions d'euros, devenant la 18ème œuvre la plus chère de l'histoire des enchères. Celle-ci avait été achetée 170.000 euros en 1973 par l'homme d'affaires Barney Ebsworth, dont la collection vient d'être dispersée. Le 15 novembre, David Hockney devenait l'artiste vivant le plus cher du monde, son œuvre Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) étant cédée pour près de 80 millions d'euros. Courant octobre, une autre vente marquait les esprits tout en renforçant l'aura de l'Art Contemporain : l'autodestruction, en pleine salle des ventes, d'une œuvre du street-artist Banksy, à peine adjugée pour 1,185 million d'euros, était devenue un phénomène viral. En 1992, le prix record pour une vente aux enchères s'établissait à 570.000 euros (Säulen de l'artiste Anselm Kieffer). La progression est depuis exponentielle : en 2002, Mickael Jackson and bubbles de Jeff Koons atteignait 5 millions d'euros. En 2014, Balloon Dog (Orange) du même artiste dépassait 51 millions d'euros. Cette année, le record est établi par un tableau sans titre de Jean-Michel Basquiat, réalisé en 1984 et vendu pour 110,5 millions de dollars. Le peintre, décédé en 1988, rejoint le cercle des 6 artistes du XXème siècle dont les œuvres ont dépassé les 100 millions, à savoir Picasso, Warhol, Modigliani, Bacon, Munch et Giacometti.
Art Moderne, Art Contemporain : quelle différence ? L'art moderne concerne une période qui démarre aux alentours de 1870 avec la rupture apportée par le courant Impressionniste, et s'arrête vers la fin de la seconde guerre mondiale avec la création du Pop Art. L'art contemporain englobe toute la production artistique depuis 1945 à nos jours, quel que soit le style.
Le marché de l'Art Contemporain ne s'est jamais aussi bien porté. Depuis l'an 2000, son chiffre d'affaires a cru de 1744% et le nombre de ventes a été multiplié par 5,5. Le prix moyen d'une œuvre est ainsi passée de 7.400 € à 25.000 € aujourd'hui. Là où les autres périodes de création sont en perte de vitesse (Maîtres Anciens, XIXème siècle, Art Moderne), l'Art Contemporain se maintient et progresse dans son ensemble. « Le vieux mythe de l'artiste maudit de son vivant semble à présent révolu. De même, l'adage ‘Seul un artiste mort est un bon artiste' part aux oubliettes de l'histoire » précise Thierry Ehrmann, Président fondateur d'Artprice, leader mondial de l'information sur le marché de l'art. Rien que sur les 12 derniers mois, les données sont révélatrices : le chiffre d'affaires mondial explose (+ 19%), s'établissant à 1,6 milliards d'euros. Le nombre d'œuvres vendues progresse de 17%. Il aura fallu 10 ans après la crise de 2008 pour que tous les indicateurs repassent au vert. Après l'euphorie puis la baisse brutale qui avaient marqué 2013 et 2014, on assiste à une progression régulière sur des bases solides.
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D'après le rapport annuel d'Artprice, « sur le long terme, l'Art Contemporain est, avec l'Art d'Après-guerre, la seule période de création véritablement performante dans son ensemble ». Si les prix se sont difficilement maintenus après la crise de 2008, une nouvelle période propice aux investissements semble se dessiner. « Ce sont les artistes dont les œuvres ont commencé à être vendues aux enchères dans les années 1990 et au début des années 2000, et qui repassent à présent en ventes publiques, pour lesquelles le prix des œuvres a progressé de la manière la plus impressionnante », peut-on lire. D'après le leader de l'information sur le marché de l'art « un rebond de +27% de l'indice des prix de l'Art Contemporain sur le premier semestre 2018 permet à ce segment de rivaliser avec les marchés boursiers sur le long terme. Depuis janvier 2000, la valeur générale des œuvres contemporaines a progressé de +88%, contre +85% pour le S&P 500 [l'indice représentant les 500 plus grandes sociétés cotées sur les bourses américaines, ndlr]. Sur 18 ans, ces deux indices affichent une prise de valeur comparable de +3,5% par an, en moyenne. »
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Oui et non, car l'art est d'abord un marché de collectionneurs et la volatilité des prix n'est pas sans risque. La bulle du marché entre 2013 et 2015 le démontre. D'un autre côté, l'Art Contemporain ne cesse d'être productif. L'offre est abondante et diversifiée : plus de 20 000 artistes nés sur la seconde moitié du XXème siècle ont enregistré au moins une enchère ces 12 derniers mois. C'est 5 fois plus qu'en l'an 2000. Si 82% du chiffre d'affaires mondial concerne des ventes de prestiges inaccessibles au commun des mortels, celles-ci ne représentent que 17% du volume. D'ailleurs, 50% des œuvres sont échangées actuellement à un prix inférieur à 1 100 €, et il est possible d'acheter des productions d'artistes de renom à un prix abordables. Des estampes de Shepard Fairey ou des polaroïds de Nobuyoshi Araki peuvent ainsi être acquises pour moins de 1.000 euros. Mais il demeure difficile de savoir si ces pièces vont s'apprécier avec le temps. « Sur un échantillon de près de 1 000 œuvres contemporaines achetées aux enchères et revendues [...] au cours des 12 derniers mois, le rendement annuel moyen s'élève à +8,1%. Cependant, la valeur de 40% de ces œuvres a diminué entre leurs deux derniers passages en salles de ventes. La diversification d'une collection reste donc primordiale », confirme Artprice.
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